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« Dès que l'on avait remarqué le bureau de réclamations, il ne cessait d'occuper l'esprit. Il continuait même je ne sais quoi, sa propre affaire sans doute... Ce qui frappait, c'est que, n'étant pas simple, il n'était pas non plus vraiment complexe, complexe d'emblée ou d'intention ou d'un plan compliqué. Plutôt désimplifié à mesure qu'il était travaillé... Tel qu'il était c'était un bureau à rajouts, comme furent faits certains dessins schizophrènes dits bourrés, et si il était terminé, c'est dans la mesure où il n'y avait plus de moyen d'y rien ajouter, bureau qui était devenu de plus en plus entassement, de moins en moins bureau... Il n'était approprié à aucun usage, à rien de ce qu'on attend d'un bureau. Lourd, encombrant, il était à peine transportable. On ne savait comment le prendre (ni mentalement ni manuellement). » [[Henri Pardon]], ''Les petits tracas de la vie courante'', [[1969]]. | |||
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Version du 23 mars 2007 à 13:02
Un bureau des réclamations est un objet mobilier nuisible et parfaitement inutile.
Description
« Dès que l'on avait remarqué le bureau de réclamations, il ne cessait d'occuper l'esprit. Il continuait même je ne sais quoi, sa propre affaire sans doute... Ce qui frappait, c'est que, n'étant pas simple, il n'était pas non plus vraiment complexe, complexe d'emblée ou d'intention ou d'un plan compliqué. Plutôt désimplifié à mesure qu'il était travaillé... Tel qu'il était c'était un bureau à rajouts, comme furent faits certains dessins schizophrènes dits bourrés, et si il était terminé, c'est dans la mesure où il n'y avait plus de moyen d'y rien ajouter, bureau qui était devenu de plus en plus entassement, de moins en moins bureau... Il n'était approprié à aucun usage, à rien de ce qu'on attend d'un bureau. Lourd, encombrant, il était à peine transportable. On ne savait comment le prendre (ni mentalement ni manuellement). » Henri Pardon, Les petits tracas de la vie courante, 1969.