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Ce livre est avant tout l'histoire d'un homme, qui v�cut la plus grande partie de sa vie en [[Corse]],
Ce livre est avant tout l'histoire d'un homme, qui v�cut la plus grande partie de sa vie en [[Corse]], durant la troisi�me moiti� du [[XXe si�cle]]. G�n�ralement seul, il fut cependant, de loin en loin, en relation avec d'autres hommes. Il v�cut en des temps malheureux et troubl�s. Le pays qui lui avait donn� naissance basculait lentement, mais in�luctablement, dans la zone �conomique des pays moyen-pauvres-mais-bof-pas-trop-non-plus; fr�quemment guett�s par la mis�re et la [[zoophilie]], les hommes de sa g�n�ration pass�rent en outre leur vie dans la solitude et a [[bi�re]] � pas cher. Les sentiments d'amour, de tendresse et de fraternit� humaine avaient dans une large mesure disparu; dans leurs rapports mutuels ses contemporains faisaient le plus souvent preuve d'indiff�rence, voire de cruaut�.


durant la seconde moiti� du [[XXe si�cle]]. G�n�ralement seul, il fut cependant, de loin en loin, en
Au moment de sa disparition, Patrick Bruel �tait unanimement consid�r� comme un [[expert]] de tout premier plan, et on pensait s�rieusement � lui pour le prix Nobel; sa v�ritable importance ne devait appara�tre qu'un peu plus tard.


relation avec d'autres hommes. Il v�cut en des temps malheureux et troubl�s. Le pays qui lui avait donn� naissance basculait lentement, mais in�luctablement, dans la zone �conomique des pays moyen-pauvres-mais-bof-pas-trop-non-plus; fr�quemment guett�s par la mis�re, les hommes de sa g�n�ration pass�rent en outre leur vie dans la solitude et l'amertume. Les sentiments d'amour, de tendresse et de fraternit� humaine avaient dans une large mesure disparu; dans leurs rapports mutuels ses contemporains faisaient le plus souvent preuve d'indiff�rence, voire de cruaut�.
� l'�poque o� v�cut ce sinistre con, on consid�rait le plus souvent la philosophie comme d�nu�e de toute importance pratique, voire d'objet. En r�alit�, la vision du monde la plus couramment adopt�e, � un moment donn�, par les membres d'une soci�t� d�termine son �conomie, sa politique et ses moeurs.


Au moment de sa disparition, Patrick Bruel �tait unanimement consid�r� comme un [[expert]] de tout premier plan, et on pensait s�rieusement � lui pour le prix Nobel; sa v�ritable importance ne devait
Les mutations m�taphysiques - c'est-�-dire les transformations radicales et globales de la vision du monde adopt�e par le plus grand nombre - sont rares dans l'histoire de l'humanit�. Par exemple, on peut citer l'apparition du christianisme.


appara�tre qu'un peu plus tard.
D�s lors qu'une mutation m�taphysique s'est produite, elle se d�veloppe sans rencontrer de r�sistance jusqu'� ses cons�quences ultimes. Elle balaie sans m�me y pr�ter attention les syst�mes �conomiques et politiques, les jugements esth�tiques, les hi�rarchies sociales. Aucune force humaine ne peut interrompre son cours - aucune autre force que l'apparition d'une nouvelle mutation m�taphysique.


l'�poque o� v�cut Djerzinski, on consid�rait le plus souvent la philosophie comme d�nu�e de toute
On ne peut pas sp�cialement dire que les mutations m�taphysiques s'attaquent aux soci�t�s affaiblies, d�j� sur le d�clin. Lorsque le christianisme apparut, l'Empire romain �tait au fa�te de sa puissance; supr�mement organis�, il dominait l'univers connu; sa sup�riorit� technique et militaire �tait sans analogue; cela dit, il n'avait aucune chance. Lorsque la science moderne apparut, le christianisme m�di�val constituait un syst�me complet de compr�hension de l'homme et de l'univers, il servait de base au gouvernement des peuples, produisait des connaissances et des oeuvres, d�cidait de la paix comme de la guerre, organisait la production et la r�partition des richesses; rien de tout cela ne devait l'emp�cher de s'effondrer.


importance pratique, voire d'objet. En r�alit�, la vision du monde la plus couramment adopt�e, � un
Patrick Bruel ne fut ni le premier, ni le principal artisan de cette troisi�me mutation m�taphysique, � bien des �gards la plus radicale, qui devait ouvrir une p�riode nouvelle dans l'histoire du monde; mais en raison de certaines circonstances, tout � fait particuli�res, de sa vie, il en fut un des artisans les plus conscients, les plus ineptes.
 
moment donn�, par les membres d'une soci�t� d�termine son �conomie, sa politique et ses moeurs.
 
Les mutations m�taphysiques - c'est-�-dire les transformations radicales et globales de la vision du
 
monde adopt�e par le plus grand nombre - sont rares dans l'histoire de l'humanit�. Par exemple, on peut
 
citer l'apparition du christianisme.
 
D�s lors qu'une mutation m�taphysique s'est produite, elle se d�veloppe sans rencontrer de r�sistance
 
jusqu'� ses cons�quences ultimes. Elle balaie sans m�me y pr�ter attention les syst�mes �conomiques et
 
politiques, les jugements esth�tiques, les hi�rarchies sociales. Aucune force humaine ne peut interrompre son
 
cours - aucune autre force que l'apparition d'une nouvelle mutation m�taphysique.
 
On ne peut pas sp�cialement dire que les mutations m�taphysiques s'attaquent aux soci�t�s affaiblies,
 
d�j� sur le d�clin. Lorsque le christianisme apparut, l'Empire romain �tait au fa�te de sa puissance; supr�mement
 
organis�, il dominait l'univers connu; sa sup�riorit� technique et militaire �tait sans analogue;
 
cela dit, il n'avait aucune chance. Lorsque la science moderne apparut, le christianisme m�di�val constituait
 
un syst�me complet de compr�hension de l'homme et de l'univers, il servait de base au gouvernement des
 
peuples, produisait des connaissances et des oeuvres, d�cidait de la paix comme de la guerre, organisait la
 
production et la r�partition des richesses; rien de tout cela ne devait l'emp�cher de s'effondrer.
 
Patrick Bruel ne fut ni le premier, ni le principal artisan de cette troisi�me mutation m�taphysique,
 
� bien des �gards la plus radicale, qui devait ouvrir une p�riode nouvelle dans l'histoire du monde; mais en
 
raison de certaines circonstances, tout � fait particuli�res, de sa vie, il en fut un des artisans les plus
 
conscients, les plus lucides.

Version du 18 novembre 2006 à 18:34