« Francis Ponge » : différence entre les versions
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Toujours très porté, dans le sillage de Rabelais et d'Artaud, sur les questions touchant à la fécalité, Ponge confie dans ''Le drame de l'expression'' (in ''La Rage de l'expression'', Gallimard, 1952), avec une sincérité qui troubla nombre de ses contemporains, sa difficulté à "évacuer l'être par la poche anale", faisant allusivement référence aux travaux de G. Kaspersky sur la [[enculer|sodomie]]. Comparant à plusieurs reprises, et en dépit des attaques que lui valaient une telle impudeur, la panne d'inspiration à la constipation dont il souffre depuis tout petit, il développe dans ''Le Savon'' (Gallimard, 1967) l'idée selon laquelle ''"ce qui lubrifie un instant peut assécher l'instant d'après"'', déconseillant implicitement de se laver l'anus au savon de [[Seille|Marseille]]. | Toujours très porté, dans le sillage de Rabelais et d'Artaud, sur les questions touchant à la fécalité, Ponge confie dans ''Le drame de l'expression'' (in ''La Rage de l'expression'', Gallimard, 1952), avec une sincérité qui troubla nombre de ses contemporains, sa difficulté à "évacuer l'[[être]] par la poche anale", faisant allusivement référence aux travaux de G. Kaspersky sur la [[enculer|sodomie]], et révélant ainsi à demi-mots qu'il est atteint de [[fistule anale]]. Comparant à plusieurs reprises, et en dépit des attaques que lui valaient une telle impudeur, la panne d'inspiration à la constipation dont il souffre depuis tout petit, il développe dans ''Le Savon'' (Gallimard, 1967) l'idée selon laquelle ''"ce qui lubrifie un instant peut assécher l'instant d'après"'', déconseillant implicitement de se laver l'anus au savon de [[Seille|Marseille]]. | ||
Immédiatement après la parution du livre, les protestations sont nombreuses : les uns en appellent à la censure (le poète néo-libéral [[ | Immédiatement après la parution du livre, les protestations sont nombreuses : les uns en appellent à la censure (le poète néo-libéral [[Franck Scum]] et son giton [[Maître Mignon]], notamment), les autres crient au scandale et brûlent des centaines d'exemplaires devant les librairies. Mais nous sommes à la veille de [[mai 68]] et Ponge, avec ce texte, a mis durablement de son côté les [[petit-bourgeois]] constipés de la Sorbonne, en quête de solutions efficaces et [[wevoloucha-party|révolutionnaires]]. | ||
== ''L'affaire du Savon'' : Ponge impertinent == | == ''L'affaire du Savon'' : Ponge impertinent == | ||
L'une des manifestations hostiles les plus violentes ayant été menées contre Francis Ponge à l'occasion de la parution du ''Savon'' est le fait d'[[étudiant]]s d'[[extrême droite]] qui se rendirent une nuit, armés de torches incandescentes à la manière des processions sataniques, au Pré Saint-Vincent (commune de [[Mourir-sur-Seine]]), devant la grande bâtisse paysanne qu'habitait alors le [[poète]]. Ils saccagèrent le pré qui entourait la maison en criant des slogans haineux tels que '' | L'une des manifestations hostiles les plus violentes ayant été menées contre Francis Ponge à l'occasion de la parution du ''Savon'' est le fait d'[[étudiant]]s d'[[extrême droite]] qui se rendirent une nuit, armés de torches incandescentes à la manière des processions sataniques, au Pré Saint-Vincent (commune de [[Mourir-sur-Seine]]), devant la grande bâtisse paysanne qu'habitait alors le [[poète]]. Ils saccagèrent le pré qui entourait la maison en criant des slogans haineux tels que "''Brûle Francis Ponge brûle !''" ou "''Séchons le Ponge !''". Les forces de l'ordre arrivèrent heureusement avant que les vandales aient pu s'en prendre à la personne de Ponge, qui sortit, une fois la zone sécurisée, pour toiser ses jeunes assaillants. Plein du dédain qui le caractérisait, et d'une audace provocatrice qui fait la marque des très Grands, il aurait déclaré : "''Vous voulez me mettre le feu au cul ? Allez-y ! Vu ce que j'endure au quotidien, ça ne pourra que me soulager.''" | ||
== ''La Fabrique du Pré'' : Ponge écologiste == | == ''La Fabrique du Pré'' : Ponge écologiste == | ||
Suite à cet épisode, Francis Ponge se retira petit à petit de la vie publique et ne prit plus part aux débats télévisés dont il était un des acteurs majeurs auparavant. Reclus dans son Pré Saint-Vincent douillet, il soigna par la [[psychanalyse]] [[lacan]]ienne la douloureuse singularité qui avait fait de lui un poète à l'inspiration si particulière. Les années suivantes sont aussi l'occasion pour lui de voir refleurir sous ses yeux le pré brûlé lors de l'assaut des [[étudiant]]s [[fanasciste|fascistes]]. Cette renaissance, à laquelle il assiste depuis un trône champêtre qu'il occupe désormais (à cause de soins trop généreux dans le dosage) à peu près 6h30 par jour, lui souffle l'inspiration d'un dernier recueil, ''La Fabrique du Pré'', à la fois manifeste pour une "''nature naturante''" et récit d'une ivresse de se sentir plein d'une imminente [[diarrhée]]. Il y exprime en creux la thèse selon laquelle "''si la nature se construit en croissant, l'homme, lui, s'émancipe en lâchant du lest. La première tire son ivresse d'un foisonnement infini, tandis que le second se laisse griser par le sentiment de se vider, de se perdre, et d'offrir à cette belle nature un peu de son être en engrais | Suite à cet épisode, Francis Ponge se retira petit à petit de la vie publique et ne prit plus part aux débats télévisés dont il était un des acteurs majeurs auparavant. Reclus dans son Pré Saint-Vincent douillet, il soigna par la [[psychanalyse]] [[lacan]]ienne la douloureuse singularité qui avait fait de lui un poète à l'inspiration si particulière. Les années suivantes sont aussi l'occasion pour lui de voir refleurir sous ses yeux le pré brûlé lors de l'assaut des [[étudiant]]s [[fanasciste|fascistes]]. Cette renaissance, à laquelle il assiste depuis un trône champêtre qu'il occupe désormais (à cause de soins trop généreux dans le dosage) à peu près 6h30 par jour, lui souffle l'inspiration d'un dernier recueil, ''La Fabrique du Pré'', à la fois manifeste pour une "''nature naturante''" et récit d'une ivresse de se sentir plein d'une imminente [[diarrhée]]. Il y exprime en creux la thèse selon laquelle "''si la nature se construit en croissant, l'homme, lui, s'émancipe en lâchant du lest. La première tire son ivresse d'un foisonnement infini, tandis que le second se laisse griser par le sentiment de se vider, de se perdre, et d'offrir à cette belle nature un peu de son être en engrais''". La boucle est bouclée : Ponge évoque magistralement la dévotion nécessaire et ''profondément [[humain]]e'' de l'homme envers la nature, ajoutant, dans un dernier mouvement réflexif : | ||
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== ''Objeu'' et ''huître'' : Ponge maître de l'[[objuître]] == | |||
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: 2/ parasite intestinal chiant mais naturel, <br> | |||
: 3/ saloperie perturbatrice mais qu’on aura voulu. | |||
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== Le Saviez-tu ? == | |||
*Francis Ponge était le frère de [[Bob le Ponge]]. | |||
*Un Francis Ponge peut en cacher un autre, mais jamais l'inverse. | |||
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* ''Entretiens avec [[Sade]]'' (1970). | * ''Entretiens avec [[Sade]]'' (1970). | ||
* ''La Fabrique du Pré'' (1971). | * ''La Fabrique du Pré'' (1971). | ||
== Travaux universitaires == | |||
* [http://www.ardkor.org/answers/reponse-121.html Pourquoi peut-on dire que la méthode de Francis Ponge est une méthode scientifique ?] | |||
[[Catégorie:Poésie]] |
Version actuelle datée du 20 juillet 2014 à 14:15
Francis Ponge est un poète français né en 1899 et mort en 1988. Ne pas confondre avec Maurice Ponge, qui n'a jamais existé.
L'anti-merdocrate : Ponge engagé
Poète colonial refusant cette qualification ("La poésie, merde pour ce mot", écrit-il dans My Creative Method), il n'a pas encore dix-sept ans lorsqu'il lance publiquement à la télévision l'idée d'une violente révolution contre la "merdocratie" : c'est le premier fait d'arme de ce combattant assidu de la démocratie, à propos de laquelle il répéta souvent, non sans une certaine vulgarité qui fit très vite sa réputation sulfureuse : "Quand tout un peuple chie dans l'urne au lieu d'accepter l'idée de faire un choix, on ne doit plus parler de démocratie, mais de merdocratie."
Le "drame de l'expression" : Ponge scandaleux
Toujours très porté, dans le sillage de Rabelais et d'Artaud, sur les questions touchant à la fécalité, Ponge confie dans Le drame de l'expression (in La Rage de l'expression, Gallimard, 1952), avec une sincérité qui troubla nombre de ses contemporains, sa difficulté à "évacuer l'être par la poche anale", faisant allusivement référence aux travaux de G. Kaspersky sur la sodomie, et révélant ainsi à demi-mots qu'il est atteint de fistule anale. Comparant à plusieurs reprises, et en dépit des attaques que lui valaient une telle impudeur, la panne d'inspiration à la constipation dont il souffre depuis tout petit, il développe dans Le Savon (Gallimard, 1967) l'idée selon laquelle "ce qui lubrifie un instant peut assécher l'instant d'après", déconseillant implicitement de se laver l'anus au savon de Marseille.
Immédiatement après la parution du livre, les protestations sont nombreuses : les uns en appellent à la censure (le poète néo-libéral Franck Scum et son giton Maître Mignon, notamment), les autres crient au scandale et brûlent des centaines d'exemplaires devant les librairies. Mais nous sommes à la veille de mai 68 et Ponge, avec ce texte, a mis durablement de son côté les petit-bourgeois constipés de la Sorbonne, en quête de solutions efficaces et révolutionnaires.
L'affaire du Savon : Ponge impertinent
L'une des manifestations hostiles les plus violentes ayant été menées contre Francis Ponge à l'occasion de la parution du Savon est le fait d'étudiants d'extrême droite qui se rendirent une nuit, armés de torches incandescentes à la manière des processions sataniques, au Pré Saint-Vincent (commune de Mourir-sur-Seine), devant la grande bâtisse paysanne qu'habitait alors le poète. Ils saccagèrent le pré qui entourait la maison en criant des slogans haineux tels que "Brûle Francis Ponge brûle !" ou "Séchons le Ponge !". Les forces de l'ordre arrivèrent heureusement avant que les vandales aient pu s'en prendre à la personne de Ponge, qui sortit, une fois la zone sécurisée, pour toiser ses jeunes assaillants. Plein du dédain qui le caractérisait, et d'une audace provocatrice qui fait la marque des très Grands, il aurait déclaré : "Vous voulez me mettre le feu au cul ? Allez-y ! Vu ce que j'endure au quotidien, ça ne pourra que me soulager."
La Fabrique du Pré : Ponge écologiste
Suite à cet épisode, Francis Ponge se retira petit à petit de la vie publique et ne prit plus part aux débats télévisés dont il était un des acteurs majeurs auparavant. Reclus dans son Pré Saint-Vincent douillet, il soigna par la psychanalyse lacanienne la douloureuse singularité qui avait fait de lui un poète à l'inspiration si particulière. Les années suivantes sont aussi l'occasion pour lui de voir refleurir sous ses yeux le pré brûlé lors de l'assaut des étudiants fascistes. Cette renaissance, à laquelle il assiste depuis un trône champêtre qu'il occupe désormais (à cause de soins trop généreux dans le dosage) à peu près 6h30 par jour, lui souffle l'inspiration d'un dernier recueil, La Fabrique du Pré, à la fois manifeste pour une "nature naturante" et récit d'une ivresse de se sentir plein d'une imminente diarrhée. Il y exprime en creux la thèse selon laquelle "si la nature se construit en croissant, l'homme, lui, s'émancipe en lâchant du lest. La première tire son ivresse d'un foisonnement infini, tandis que le second se laisse griser par le sentiment de se vider, de se perdre, et d'offrir à cette belle nature un peu de son être en engrais". La boucle est bouclée : Ponge évoque magistralement la dévotion nécessaire et profondément humaine de l'homme envers la nature, ajoutant, dans un dernier mouvement réflexif :
- « C'est bien ainsi qu'il faut concevoir l'écriture : non comme la transcription, selon un code conventionnel,
- de quelque idée mais à la vérité comme un orgasme. Le matériau poétique est un objet de jouissance pour
- le poète en train de chier. »
Fin de vie : Ponge mort
Les quinze dernières années de la vie de Ponge sont, de l'aveu même du poète, d'une tristesse insondable, à ce point insondable que même le RLA de la commune ne parviendra pas à la pénétrer. Les quelques témoignages qui demeurent de cette période montrent un Francis Ponge diminué par la maladie incessante que fut sa vie. Une photo de cette époque le représente cul-nu, au fond du jardin, la tête dans le fumier. C'est cette image que tous ceux qui ont aimé Ponge veulent conserver de lui : celle d'un homme rétif à toute éducation, défiant le bon goût à la moindre occasion, provocateur hors-pair et obsédé par le fondement.
Objeu et huître : Ponge maître de l'objuître
Le concept d'objuitre, forgé par le groupe de réflexion sur l'héritage pongien en 2005, est directement issu des conceptions de Francis Ponge sur le caractère pluridimensionnel de l’objet fécal, à la fois
- 1/ merde encombrante à évacuer au plus vite,
- 2/ parasite intestinal chiant mais naturel,
- 3/ saloperie perturbatrice mais qu’on aura voulu.
Appliquant cette grille de lecture à la femme (1/), au panda (2/) et aux enfants (3/), qui forment la triade majeure de la mythologie ardkorpédienne, le groupe de réflexion sur l'héritage pongien a par la même occasion rebaptisé l’objeu « objuitre », en l’honneur de Jonathan Swift. Car de la même manière qu’il fut bien hardi celui qui le premier mangea une huître, il fut aussi bien hardi le Ponge qui tenta pour la première fois de faire un sourire de l’ange à son anus avec un scalpel pour évacuer plus facilement ce qui rendait sa vie invivable.
Le Saviez-tu ?
- Francis Ponge était le frère de Bob le Ponge.
- Un Francis Ponge peut en cacher un autre, mais jamais l'inverse.
Bibliographie essentielle
- Le Parti pris des choses (1942)
- La Rage de l'expression (1952)
- Le Grand Recueil (I. "Méthodes", 1961 ; II. "Lyres", 1961 ; III "Pièces", 1962)
- Pour un Malherbe (1965)
- Le Savon (1967).
- Entretiens avec Sade (1970).
- La Fabrique du Pré (1971).