« Ça vous brûle jamais l'anus quand vous baisez et que vous allez pisser juste après sans avoir complètement débandé ? Non parce que moi, si. » : différence entre les versions

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[[Antoine Hummel]] �tait un [[homme]] d'environ cinquante ans : de l'esprit, un caractere foible et irascible a l'exces, g�n�reux sans bornes, peu attach� a la fortune, bon ami, bon amant, fier destrier, faible �jaculateur. Plus de vingt mille individus de tout sexe et de tout �ge g�missaient, par ses ordres, dans les diff�rentes forteresses royales dont la [[R�publique D�mocratique de France|France]] �tait dot�e; et parmi ces vingt mille �tres, me disait-il un jour plaisamment, je te jure qu'il n'en est pas un seul de coupable. [[Charles VIII Ah Le Con]] �tait �galement du souper ; ce ne fut qu'en entrant que [[Pierre Fiala]] m'en pr�vint.
[[Antoine Hummel]] �tait un [[homme]] d'environ cinquante ans : de l'esprit, un caractere foible et irascible a l'exces, g�n�reux sans bornes, peu attach� a la fortune, bon [[ami]], bon [[amant]], fier [[Cheval|destrier]], faible �jaculateur. Plus de vingt mille individus de tout [[sexe]] et de tout �ge g�missaient, par ses ordres, dans les diff�rentes forteresses royales dont la [[R�publique D�mocratique de France|France]] �tait dot�e; et parmi ces vingt mille �tres, me disait-il un jour plaisamment, je te jure qu'il n'en est pas un seul de coupable. [[Charles VIII Ah Le Con]] �tait �galement du souper ; ce ne fut qu'en entrant que [[Pierre Fiala]] m'en pr�vint.


- Tu dois, me dit-il, les m�mes �gards � ce personnage-ci qu'� l'autre ; il n'y a pas douze heures qu'il �tait ma�tre de ta vie, tu sers de d�dommagement aux �gards qu'il a eus pour toi ; pouvais-je le mieux acquitter ?
- Tu dois, me dit-il, les m�mes �gards � ce personnage-ci qu'� l'autre ; il n'y a pas douze heures qu'il �tait ma�tre de ta [[vie]], tu sers de d�dommagement aux �gards qu'il a eus pour toi ; pouvais-je le mieux acquitter ?
Quatre filles charmantes composaient, avec Mme de Noirceuil et moi, le s�rail offert � ces messieurs. Ces cr�atures, pucelles encore, �taient du choix de la Duvergier. On nommait �gl�e la plus jeune, blonde, �g�e de treize ans et d'une figure enchanteresse. Lolotte suivait, c'�tait la physionomie de Flore m�me ; on ne vit jamais tant de fra�cheur ; � peine avait-elle quinze ans. Henriette en avait seize, et r�unissait � elle seule plus d'attraits que les po�tes n'en pr�t�rent jamais aux trois Gr�ces. Lindane avait dix-sept ans ; elle �tait faite � peindre, des yeux d'une singuli�re expression, et le plus beau corps qu'il f�t possible de voir.
Six jeunes gar�ons, de quinze ans, nous servaient nus et coiff�s en femmes : chacun des libertins qui composaient le souper avait, ainsi que vous le voyez par cet arrangement, quatre objets de luxure � ses ordres : deux femmes et deux gar�ons. Comme aucun de ces individus n'�tait encore dans le salon lorsque j'y parus, d'Albert et Saint-Fond, apr�s m'avoir embrass�e, cajol�e, lou�e pendant un quart d'heure, me plaisant�rent sur mon aventure.


- C'est une charmante petite sc�l�rate, dit Noirceuil, et qui, par la soumission la plus aveugle aux passions de ses juges, vient les remercier de la vie qu'elle leur doit.
Quatre [[femme]]s charmantes composaient, avec [[Martine]] et moi, le s�rail offert � ces messieurs. Ces cr�atures, [[pucelle]]s encore, �taient du choix de la Duvergier. On nommait �gl�e la plus [[Djeunz|jeune]], blonde, �g�e de treize ans et d'une figure enchanteresse. Lolotte suivait, c'�tait la physionomie de Flore m�me ; on ne vit jamais tant de fra�cheur ; � peine avait-elle quinze ans. Henriette en avait seize, et r�unissait � elle seule plus d'attraits que les po�tes n'en pr�t�rent jamais aux trois Gr�ces. Lindane avait dix-sept ans ; elle �tait faite � peindre, des yeux d'une singuli�re expression, et le plus beau corps qu'il f�t possible de voir.
Six jeunes gar�ons, de quinze ans, nous servaient nus et coiff�s en [[femme]]s : chacun des libertins qui composaient le souper avait, ainsi que vous le voyez par cet arrangement, quatre objets de luxure � ses ordres : deux femmes et deux gar�ons. Comme aucun de ces individus n'�tait encore dans le salon lorsque j'y parus, d'Albert et Saint-Fond, apr�s m'avoir embrass�e, cajol�e, lou�e pendant un quart d'heure, me plaisant�rent sur mon aventure.


- J'aurais �t� bien f�ch� de la lui �ter, dit d'Albert : ce n'est pas pour rien que Th�mis porte un bandeau ; et vous m'avouerez que, quand il s'agit de juger de jolis petits �tres comme ceux-l�, nous devons toujours l'avoir sur les yeux.
- C'est une charmante petite [[pute]], dit Noirceuil, et qui, par la soumission la plus aveugle aux passions de ses juges, vient les remercier de la [[vie]] qu'elle leur doit.


- Je lui promets pour sa vie l'impunit� la plus enti�re, dit Saint-Fond ; elle peut faire absolument tout ce qu'elle voudra, je lui proteste de la prot�ger dans tous ses �carts et de la venger, comme elle l'exigera, de tous ceux qui voudraient troubler ses plaisirs, quelque criminels qu'ils puissent �tre.
- J'aurais �t� bien f�ch� de la lui �ter, dit d'Albert : ce n'est pas pour [[rien]] que Th�mis porte un bandeau ; et vous m'avouerez que, quand il s'agit de juger de jolis petits �tres comme ceux-l�, nous devons toujours l'avoir sur les yeux.


- Je lui en jure autant, dit d'Albert ; je lui promets, de plus, de lui faire avoir demain une lettre du chancelier qui la mettra � l'abri de toutes les poursuites qui, par tel tribunal que ce soit, pourraient �tre intent�es contre elle dans toute l'�tendue de la France. Mais, Saint-Fond, j'exige quelque chose de plus ; tout ce que nous faisons ici n'est qu'absoudre le crime, il faut l'encourager : je te demande donc des brevets de pensions pour elle, depuis deux mille francs jusqu'� vingt-cinq, en raison du crime qu'elle commettra.
- Je lui promets pour sa [[vie]] l'impunit� la plus enti�re, dit Saint-Fond ; elle peut faire absolument tout ce qu'elle voudra, je lui proteste de la prot�ger dans tous ses �carts et de la venger, comme elle l'exigera, de tous ceux qui voudraient troubler ses plaisirs, quelque criminels qu'ils puissent �tre.


- Juliette, dit Noirceuil, voil� je crois de puissants motifs, et pour donner tes passions toute l'extension qu'elles peuvent avoir, et pour ne nous cacher aucun de tes �carts. Mais il en faut convenir, messieurs, poursuivit aussit�t mon amant sans me donner le temps de r�pondre, vous faites l� un merveilleux usage de l'autorit� qui vous est confi�e par les lois et par le monarque.
- Je lui en jure autant, dit d'Albert ; je lui promets, de plus, de lui faire avoir demain une lettre du chancelier qui la mettra l'abri de toutes les poursuites qui, par tel tribunal que ce soit, pourraient �tre intent�es contre elle dans toute l'�tendue de la [[R�publique D�mocratique de France|France]]. Mais, Saint-Fond, j'exige quelque chose de plus ; tout ce que nous faisons ici n'est qu'absoudre le crime, il faut l'encourager : je te demande donc des brevets de pensions pour elle, depuis deux mille francs jusqu'� vingt-cinq, en raison du crime qu'elle commettra.


- Le meilleur possible, r�pondit Saint-Fond ; on n'agit jamais mieux que lorsqu'on travaille pour soi ; cette autorit� nous est confi�e pour faire le bonheur des hommes : n'y travaillons-nous pas en faisant le n�tre et celui de cette aimable enfant ?
- [[Martine]], dit Noirceuil, voil� je crois de puissants motifs, et pour donner � tes passions toute l'extension qu'elles peuvent avoir, et pour ne nous cacher aucun de tes �carts. Mais il en faut convenir, messieurs, poursuivit aussit�t mon amant sans me donner le [[temps]] de r�pondre, vous faites l� un merveilleux usage de l'autorit� qui vous est confi�e par les lois et par le monarque.
 
- Le meilleur possible, r�pondit Saint-Fond ; on n'agit [[jamais]] mieux que lorsqu'on travaille pour soi ; cette autorit� nous est confi�e pour faire le bonheur des [[homme]]s : n'y travaillons-nous pas en faisant le n�tre et celui de cette aimable [[enfant]] ?


- En nous rev�tant de cette autorit�, dit d'Albert, on ne nous a pas dit : vous ferez le bonheur de tel ou tel individu, abstractivement de tel ou tel autre ; on nous a simplement dit : les pouvoirs que nous vous transmettons sont pour faire la f�licit� des hommes ; or, il est impossible de rendre tout le monde �galement heureux ; donc, d�s qu'il en est parmi nous quelques-uns de contents, notre but est rempli.
- En nous rev�tant de cette autorit�, dit d'Albert, on ne nous a pas dit : vous ferez le bonheur de tel ou tel individu, abstractivement de tel ou tel autre ; on nous a simplement dit : les pouvoirs que nous vous transmettons sont pour faire la f�licit� des hommes ; or, il est impossible de rendre tout le monde �galement heureux ; donc, d�s qu'il en est parmi nous quelques-uns de contents, notre but est rempli.
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- Mais, dit Noirceuil, qui ne controversait que pour mieux faire briller ses amis, vous travaillez pourtant au malheur g�n�ral en sauvant la coupable et perdant l'innocent.
- Mais, dit Noirceuil, qui ne controversait que pour mieux faire briller ses amis, vous travaillez pourtant au malheur g�n�ral en sauvant la coupable et perdant l'innocent.


- Voil� ce que je nie, dit Saint-Fond ; le vice fait beaucoup plus d'heureux que la vertu : je sers donc bien mieux le bonheur g�n�ral en prot�geant le vice qu'en r�compensant la vertu.
- Voil� ce que je nie, dit Saint-Fond ; le [[vice]] fait beaucoup plus d'heureux que la [[vertu]] : je sers donc bien mieux le bonheur g�n�ral en prot�geant le vice qu'en r�compensant la vertu.


- Voil� des syst�mes bien dignes de coquins comme vous ! dit Noirceuil.
- Voil� des syst�mes bien dignes de [[coquin]]s comme vous ! dit [[BobArdKor]].


- Mon ami, dit d'Albert, puisqu'ils font aussi votre joie, ne vous en plaignez point.
- Mon [[ami]], dit [[Error]], puisqu'ils font aussi votre joie, ne vous en plaignez point.


- Vous avez raison, dit Noirceuil ; il me semble, au surplus, que nous devrions un peu plus agir que jaser. Voulez-vous Juliette seule un moment, avant que l'on n'arrive ?
- Vous avez raison, dit Noirceuil ; il me semble, au surplus, que nous devrions un peu plus agir que jaser. Voulez-vous [[Martine]] seule un moment, avant que l'on n'arrive ?


- Non, pas moi, dit d'Albert, je ne suis nullement curieux des t�te-�-t�te, j'y suis d'un gauche... L'extr�me besoin que j'ai d'�tre toujours aid� dans ces choses-l� fait que j'aime autant patienter jusqu'� ce que tout le monde y soit.
- Non, pas moi, dit [[JeRe]], je ne suis nullement curieux des t�te-�-t�te, j'y suis d'un [[gauche]]... L'extr�me besoin que j'ai d'�tre toujours aid� dans ces choses-l� fait que j'aime autant patienter jusqu'� ce que tout le [[monde]] y soit.


- Je ne pense pas tout � fait ainsi, dit Saint-Fond, et je vais entretenir un instant Juliette au fond de ce boudoir.
- Je ne pense pas tout � fait ainsi, dit Saint-Fond, et je vais entretenir un instant Juliette au fond de ce boudoir.
A peine y f�mes-nous, que Saint-Fond m'engagea � me mettre nue. Pendant que j'ob�issais :
A peine y f�mes-nous, que Saint-Fond m'engagea � me mettre nue. Pendant que j'ob�issais :


- On m'a assur�, me dit-il, que vous seriez d'une complaisance aveugle � mes fantaisies ; elles r�pugnent un peu, je le sais, mais je compte sur votre reconnaissance. Vous savez ce que j'ai fait pour vous, je ferai plus encore : vous �tes m�chante, vindicative ; eh bien, poursuivit-il en me remettant six lettres de cachet en blanc qu'il ne s'agissait plus que de remplir pour faire perdre la libert� � qui bon me semblerait, voil� pour vous amuser ; prenez, de plus, ce diamant de mille louis, pour payer le plaisir que j'ai de faire connaissance avec vous ce soir... Prenez, prenez, tout cela ne me co�te rien : c'est l'argent de l'�tat.
- On m'a assur�, me dit-il, que vous seriez d'une complaisance aveugle � mes fantaisies ; elles r�pugnent un peu, je le sais, mais je compte sur votre reconnaissance. Vous savez ce que j'ai fait pour vous, je ferai plus encore : vous �tes m�chante, vindicative ; eh bien, poursuivit-il en me remettant six lettres de cachet en [[blanc]] qu'il ne s'agissait plus que de remplir pour faire perdre la [[libert�]] � qui bon me semblerait, voil� pour vous amuser ; prenez, de plus, ce diamant de mille louis, pour payer le plaisir que j'ai de faire connaissance avec vous ce soir... Prenez, prenez, tout cela ne me co�te rien : c'est l'argent de l'�tat.
 
- En v�rit�, monseigneur, je suis confuse de vos bont�s.
 
- Oh ! je n'en resterai pas l� ; je veux que vous veniez me voir chez moi ; j'ai besoin d'une femme qui, comme vous, soit capable de tout ; je veux vous charger de la partie des poisons.
 
- Quoi, monseigneur, vous vous servez de pareilles choses ?
 
- Il le faut bien, il y a tant de gens dont nous sommes oblig�s de nous d�faire... Point de scrupule, je me flatte ?
 
- Ah ! pas le moindre, monseigneur ! je vous jure qu'il n'est aucun crime dans le monde capable de m'effrayer, et qu'il n'en est pas un seul que je ne commette avec d�lices.
 
- Ah ! baisez-moi, vous �tes charmante ! dit Saint-Fond ; eh bien ! au moyen de ce que vous me promettez l�, je vous renouvelle le serment que je vous ai fait de vous procurer l'impunit� la plus enti�re. Faites, pour votre compte, tout ce que bon vous semblera : je vous proteste de vous retirer de toutes les mauvaises aventures qui pourraient en survenir. Mais il faut me prouver tout de suite que vous �tes capable d'exercer l'emploi que je vous destine. Tenez, me dit-il en me remettant une petite bo�te, je placerai ce soir pr�s de vous, au souper, celle des filles sur laquelle il m'aura plu de faire tomber l'�preuve ; caressez-la bien : la feinte est le manteau du crime ; trompez-la le plus adroitement que vous pourrez et jetez cette poudre, au dessert, dans un des verres de vin qui lui seront servis : l'effet ne sera pas long ; je reconna�trai l� si vous �tes digne de moi ; et, dans ce cas, votre place vous attend.
 
- Oh ! monseigneur, r�pondis-je avec chaleur, je suis � vos ordres ; donnez, donnez, vous allez voir comme je vais me conduire.
 
- Charmante !... charmante !... Amusons-nous maintenant, mademoiselle, votre libertinage me fait bander... Permettez cependant que je vous mette au fait, avant tout, d'une formule dont il est essentiel que vous ne vous �loigniez point : je vous pr�viens qu'il ne faut jamais vous �carter du profond respect que j'exige et qui m'est d� � bien plus d'un titre ; je porte sur cela l'orgueil au dernier point. Vous ne m'entendrez jamais vous tutoyer ; imitez-moi, ne m'appelez, surtout, jamais autrement que monseigneur ; parlez � la troisi�me personne tant que vous pourrez, et soyez toujours devant moi dans l'attitude du respect. Ind�pendamment de la place �minente que j'occupe, ma naissance est des plus illustres, ma fortune �norme, et mon cr�dit sup�rieur � celui du roi m�me. Il est impossible de n'avoir pas beaucoup de vanit� quand on en est l� : l'homme puissant qui, par une fausse popularit�, consent � se laisser approcher de trop pr�s, s'humilie et se ravale bient�t. La nature a plac� les grands sur la terre comme les astres au firmament ; ils doivent �clairer le monde et n'y jamais descendre. Ma fiert� est telle que je voudrais n'�tre servi qu'� genoux, ne jamais parler que par interpr�te � toute cette vile canaille que l'on appelle le peuple ; et je d�teste tout ce qui n'est pas � ma hauteur.
 
- En ce cas, dis-je, monseigneur doit ha�r bien du monde, car il est bien peu d'�tres ici-bas qui puissent l'�galer.
 
- Tr�s peu, vous avez raison, mademoiselle ; aussi j'abhorre l'univers entier, except� les deux amis que vous me voyez l�, et quelques autres : je hais souverainement tout le reste.
 
- Mais, monseigneur, pris-je la libert� de dire � ce despote, les caprices de libertinage o� vous vous livrez ne vous sortent-ils pas un peu de cette hauteur dans laquelle il me semble que vous devriez toujours d�sirer d'�tre ?
 
- Non, dit Saint-Fond, tout cela s'allie, et, pour des t�tes organis�es comme les n�tres, l'humiliation de certains actes de libertinage sert d'aliment � l'orgueil1.
Et comme j'�tais nue :
 
- Ah ! le beau cul, Juliette ! me dit le paillard en se l'exposant ; on m'avait bien dit qu'il �tait superbe, mais il surpasse sa r�putation ; penchez-vous, que j'y darde ma langue... Ah, Dieu ! voil� une propret� qui me d�sesp�re : Noirceuil ne vous a donc pas dit en quel �tat je voulais trouver votre cul ?
 
- Non, monseigneur.
 
- Je le voulais merdeux... Je le voulais sale... il est d'une fra�cheur qui me d�sesp�re. Allons, r�parons cela par autre chose. Tenez, Juliette, voil� le mien... il est dans l'�tat o� je voulais le v�tre : vous y trouverez de la merde... Mettez-vous � genoux devant lui, adorez-le, f�licitez-vous de l'honneur que je vous accorde en vous permettant d'offrir � mon cul l'hommage que voudrait lui rendre toute la terre... Que d'�tres seraient heureux � votre place ! Si les dieux descendaient vers nous, eux-m�mes voudraient jouir de cette faveur. Sucez, sucez, enfoncez votre langue ; point de r�pugnance, mon enfant.
Et quelles que fussent celles que j'�prouvais, je les vainquis ; mon int�r�t m'en faisait une loi. Je fis tout ce que d�sirait ce libertin : je lui su�ai les couilles, je me laissai souffleter, p�ter dans la bouche, chier sur la gorge, cracher et pisser sur le visage, tirailler le bout des t�tons, donner des coups de pied au cul, des croquignoles, et, d�finitivement, foutre en cul, o� il ne fit que de s'exciter, pour me d�charger apr�s dans la bouche, avec l'ordre positif d'avaler son sperme.
Je fis tout ; la plus aveugle docilit� couronna toutes ses fantaisies. Divins effets de la richesse et du cr�dit, toutes les vertus, toutes les volont�s, toutes les r�pugnances vont se briser devant vos d�sirs, et l'espoir d'�tre accueillis par vous assouplit � vos pieds tous les �tres et toutes les facult�s de ces �tres ! La d�charge de Saint-Fond �tait brillante, hardie, emport�e ; c'est � tr�s haute voix qu'il pronon�ait alors les blasph�mes les plus �nergiques et les plus imp�tueux ; sa perte �tait consid�rable, son sperme br�lant, �pais et savoureux, son extase �nergique, ses convulsions violentes et son d�lire bien prononc�. Son corps �tait beau, fort blanc, le plus beau cul du monde, ses couilles tr�s grosses, et son vit musculeux pouvait avoir sept pouces de long, sur six de tour ; il �tait surmont� d'une t�te de deux pouces au moins, beaucoup plus grosse que le milieu du membre, et presque toujours d�calott�e. Il �tait grand, fort bien fait, le nez aquilin, de gros sourcils, de beaux yeux noirs, de tr�s belles dents et l'haleine tr�s pure. Il me demanda, quand il eut fini, s'il n'�tait pas vrai que son foutre f�t excellent...
 
- De la cr�me, monseigneur, de la cr�me ! r�pondis-je, il est impossible d'en avaler de meilleur.
 
- Je vous accorderai quelquefois l'honneur d'en manger, me dit-il, et vous avalerez aussi ma merde, quand je serai bien content de vous. Allons, mettez-vous � genoux, baisez mes pieds, et remerciez-moi de toutes les faveurs que j'ai bien voulu vous laisser cueillir aujourd'hui.
J'ob�is, et Saint-Fond m'embrassa en jurant qu'il �tait enchant� de moi. Un bidet et quelques parfums firent dispara�tre toutes les taches dont j'�tais souill�e. Nous sort�mes ; en traversant les appartements qui nous s�paraient du salon d'assembl�e, Saint-Fond me recommanda la bo�te.
 
- Eh quoi ! dis-je, l'illusion dissip�e, le crime vous occupe encore ?
 
- Comment ! me dit cet affreux homme, as-tu donc pris ma proposition pour une effervescence de t�te ?
 
- Je l'avais cru.
 
- Tu te trompais ; ce sont de ces choses n�cessaires dont le projet �meut nos passions, mais qui, quoique con�ues dans le moment de leur d�lire, n'en doivent pas moins �tre ex�cut�es dans le calme.
 
- Mais vos amis le savent-ils ?
 
- En doutes-tu ?
 
- Cela fera sc�ne.
 
- Pas du tout, nous sommes accoutum�s � cela. Ah ! si tous les rosiers du jardin de Noirceuil disaient � quelles substances ils doivent leur beaut�.... Juliette.... Juliette, il n'y aurait pas assez de bourreaux pour nous !
 
- Soyez donc tranquille, monseigneur, je vous ai fait le serment de l'ob�issance, je le tiendrai.
Nous rentr�mes. On nous attendait ; les femmes �taient arriv�es. D�s que nous par�mes, d'Albert t�moigna le d�sir de passer au boudoir avec Mme de Noirceuil, Henriette, Lindane et deux gitons, et ce ne fut que ce que je vis ex�cuter � d'Albert apr�s, qui me fit douter de ses go�ts. Rest�e seule avec Lolotte, �gl�e, quatre gitons, le ministre et Noirceuil, on se livra � quelques sc�nes luxurieuses ; les deux petites filles, par des moyens � peu pr�s semblables � ceux que j'avais employ�s, essay�rent de faire rebander Saint-Fond ; elles y r�ussirent ; Noirceuil, spectateur, se faisait foutre en me baisant les fesses. Saint-Fond caressa beaucoup les jeunes gens et eut quelques minutes d'entretien secret avec Noirceuil ; tous deux reparurent tr�s �chauff�s, et, le reste de la compagnie s'�tant r�uni � nous, on se mit � table.
Jugez, mes amis, quelle fut ma surprise, lorsqu'en me rappelant l'ordre secret qui m'�tait donn�, je vis qu'avec la plus extr�me affectation c'�tait Mme de Noirceuil qu'on pla�ait pr�s de moi.
 
- Monseigneur, dis-je bas � Saint-Fond, qui s'y mettait �galement de l'autre c�t�... oh ! monseigneur, est-ce donc l� la victime choisie ?
 
- Assur�ment, me dit le ministre, revenez de ce trouble ; il vous fait tort dans mon esprit ; encore une pareille pusillanimit� et vous perdez � jamais mon estime.
Je m'assis ; le souper fut aussi d�licieux que libertin ; les femmes, � peine rhabill�es, exposaient aux attouchements de ces paillards tout ce que la main des Gr�ces leur avait distribu� de charmes. L'un touchait une gorge � peine �close, l'autre maniait un cul plus blanc que l'alb�tre ; nos cons seuls �taient peu f�t�s : ce n'est pas avec de tels gens que de pareils appas font fortune ; persuad�s que pour ressaisir la nature, il faut souvent lui faire outrage, ce n'est qu'� ceux dont le culte est, dit-on, d�fendu par elle que les fripons offrent de l'encens. Les vins les plus exquis, les mets les plus succulents ayant �chauff� les t�tes, Saint-Fond saisit Mme de Noirceuil ; le sc�l�rat bandait du crime atroce que sa perfide imagination machinait contre cette infortun�e ; il l'emporte sur un canap�, au bout du salon, et l'encule en m'ordonnant de venir lui chier dans la bouche ; quatre jeunes gar�ons se placent de mani�re qu'il en branle un de chaque main, qu'un troisi�me enconne Mme de Noirceuil, et que le quatri�me, �lev� au-dessus de moi, me fait sucer son vit ; un cinqui�me encule Saint-Fond.
 
- Ah ! sacredieu, s'�crie Noirceuil, ce groupe est enchanteur ! Je ne connais rien de si joli que de voir ainsi foutre sa femme ; ne la m�nagez pas, Saint-Fond, je vous en conjure.
Et pla�ant les fesses d'�gl�e � hauteur de sa bouche, il y fait chier cette petite fille, pendant qu'il sodomise Lindane et que le sixi�me gar�on l'encule. D'Albert, se joignant au tableau, vient en remplir la partie gauche ; il sodomise Henriette, en baisant le cul du gar�on qui fout le ministre, et manie, de droite et de gauche, tout ce que ses mains peuvent atteindre.
Ah ! qu'un graveur e�t �t� n�cessaire ici pour transmettre � la post�rit� ce voluptueux et divin tableau ! Mais la luxure, couronnant trop vite nos acteurs, n'e�t peut-�tre pas donn� � l'artiste le temps de les saisir. Il n'est pas ais� � l'art, qui n'a point de mouvement, de r�aliser une action dont le mouvement fait toute l'�me ; et voil� ce qui fait � la fois de la gravure l'art le plus difficile et le plus ingrat.
On se remet � table.
 
- J'ai demain, dit le ministre, une lettre de cachet � exp�dier pour un homme coupable d'un �garement assez singulier. C'est un libertin qui, comme vous, Noirceuil, a la manie de faire foutre sa femme par un �tranger ; cette �pouse, qui vous para�tra sans doute fort extraordinaire, a eu la b�tise de se plaindre d'une fantaisie qui ferait le bonheur de beaucoup d'autres. Les familles s'en sont m�l�es, et, d�finitivement, on veut que je fasse enfermer le mari.
 
- Cette punition est beaucoup trop dure, dit Noirceuil.
 
- Et moi je la trouve trop douce, dit d'Albert ; il y a tout plein de pays o� l'on ferait p�rir un homme comme cela.
 
- Oh ! voil� comme vous �tes, messieurs les robins ! dit Noirceuil : heureux quand le sang coule. Les �chafauds de Th�mis sont des boudoirs pour vous ; vous bandez en pronon�ant un arr�t de mort, et d�chargez souvent en le faisant ex�cuter.
 
- Oui, cela m'est arriv� quelquefois, dit d'Albert ; mais quel inconv�nient y a-t-il � se faire des plaisirs de ses devoirs ?
 
- Aucun, sans doute, dit Saint-Fond ; mais, pour en revenir � l'histoire de notre homme, vous conviendrez qu'il y a des femmes bien ridicules dans le monde.
 
- C'est qu'il y en a tout plein, dit Noirceuil, qui croient avoir rempli leurs devoirs envers leurs maris, quand elles ont respect� leur honneur, et qui leur font acheter cette tr�s m�diocre vertu par de l'aigreur et de la d�votion, et surtout par des refus constants de tout ce qui s'�carte des plaisirs permis. Sans cesse � cheval sur leur vertu, des putains de cette esp�ce s'imaginent qu'on ne saurait trop les respecter, et que, d'apr�s cela, le b�gueulisme le plus outr� peut leur �tre permis sans reproche. Qui n'aimerait pas mieux une femme aussi garce que vous voudrez la supposer, mais d�guisant ses vices par une complaisance sans bornes, par une soumission enti�re � toutes les fantaisies de son mari ? Eh ! foutez, mesdames, foutez tant qu'il vous plaira ! C'est pour nous la chose du monde la plus indiff�rente ; mais pr�venez nos d�sirs, satisfaites-les tous sans aucun scrupule ; m�tamorphosez-vous pour nous plaire, jouez � la fois tous les sexes, redevenez enfants m�me, afin de donner � vos �poux l'extr�me plaisir de vous fouetter, et soyez s�res qu'avec de tels �gards, ils fermeront les yeux sur tout le reste. Voil� les seuls proc�d�s qui puissent temp�rer, selon moi, l'horreur du lien conjugal, le plus affreux, le plus d�testable de tous ceux par lesquels les hommes ont eu la folie de se captiver.
 
- Ah ! Noirceuil, vous n'�tes pas galant ! dit Saint-Fond en pressant un peu fortement les t�tons de la femme de son ami ; oubliez-vous donc que votre �pouse est l� ?
 
- Pas pour longtemps, j'esp�re, r�pondit m�chamment Noirceuil.
 
- Comment donc ? dit d'Albert en jetant sur la pauvre femme un regard aussi faux que sournois.
 
- Nous allons nous s�parer.
 
- Quelle cruaut� ! dit Saint-Fond qu'enflammaient extraordinairement toutes ces m�chancet�s, et qui, branlant un giton de sa main droite, continuait de pressurer avec la gauche les jolis t�tons de Mme de Noirceuil... Quoi ! vous allez rompre vos n�uds... des liens si doux ?
 
- Mais n'y a-t-il pas assez longtemps qu'ils durent ?
 
- Eh bien, dit Saint-Fond, toujours branlant, toujours vexant, si tu quittes ta femme, je la prends ; moi, j'ai toujours aim� dans elle cet air de douceur et d'humanit� ... Baisez-moi, friponne !
Et comme elle �tait en larmes, en raison des maux que, depuis un quart d'heure, lui faisait �prouver Saint-Fond, ce sont ses pleurs que le libertin d�vore et que sa langue essuie ; puis poursuivant :
 
- En v�rit�, Noirceuil, se s�parer d'une femme aussi belle (et il la mordait), aussi sensible (et il la pin�ait)... je vous le dis, mon ami, c'est un meurtre.
 
- Un meurtre ? dit d'Albert... oui, effectivement, je crois que c'est par un meurtre que Noirceuil va briser ses liens.
 
- Oh ! quelle horreur ! dit Saint-Fond qui, ayant fait lever la malheureuse �pouse, commen�ait � lui molester cruellement le derri�re en lui faisant empoigner son vit ; tenez, je vois, mes amis, qu'il faut que je l'encule encore une fois pour lui faire oublier son chagrin.
 
- Oui, dit d'Albert en venant la saisir par-devant, et moi je vais l'enconner pendant ce temps-l�. Mettons-la vite entre nous deux ; j'aime �tonnamment cette mani�re de foutre son prochain.
 
- Et que ferai-je donc, moi ! dit Noirceuil.
 
- Vous tiendrez la chandelle et vous comploterez, dit le ministre.
 
- Je veux mieux employer mon temps, dit le barbare �poux ; n'occupez point la t�te de ma douce compagne ; je veux jouir de sa figure en larmes, la nasarder de temps en temps, pendant que j'enculerai la petite �gl�e, que deux bardaches se relayeront dans mon cul, que j'�pilerai les cons d'Henriette et de Lolotte, et que Lindane et Juliette foutront sous nos yeux, l'une en cul, l'autre en con, avec les jeunes gens qui restent.
La s�ance fut aussi longue que les tableaux en �taient recherch�s ; les trois libertins d�charg�rent et la pauvre Noirceuil ne se tira de leurs mains que meurtrie de coups. D'Albert, en perdant son foutre, lui avait tellement mordu un t�ton qu'elle �tait couverte de sang. Imitatrice de mes ma�tres et parfaitement foutue par deux des gitons, j'avoue que j'avais de m�me �tonnamment d�charg� ; rouge, �chevel�e comme une bacchante, je leur parus d�licieuse au sortir de l� ; Saint-Fond surtout ne cessait de m'accabler de caresses.
 
- Comme elle est bien, ainsi ! disait-il, comme le crime l'embellit.
Et il me su�ait indistinctement sur toutes les parties du corps.
On continua de boire, mais sans se remettre � table ; cette mani�re est infiniment agr�able, et l'on se grise beaucoup plus t�t en l'employant. Les t�tes s'embras�rent donc de mani�re � faire fr�mir les femmes. Je vis bien qu'on ne jetait sur elles que des yeux foudroyants et qu'on ne leur adressait plus que des paroles pleines de menaces et d'invectives. Deux choses cependant s'apercevaient avec facilit� : on voyait que je n'�tais nullement comprise dans la conjuration et qu'elle se dirigeait presque enti�rement sur Mme de Noirceuil ; ce que je savais, d'ailleurs, ne contribuait pas peu � me rassurer.
Passant tour � tour des mains de Saint-Fond dans celles de son mari et, de celles-ci, dans celles de d'Albert, l'infortun�e Noirceuil �tait d�j� fort malmen�e : ses t�tons, ses bras, ses cuisses, ses fesses, et g�n�ralement toutes les parties charnues de son corps, commen�aient � porter des marques sensibles de la f�rocit� de ces sc�l�rats, lorsque Saint-Fond, qui bandait beaucoup, la saisit, et, lui ayant au pr�alable appliqu� douze claques � tour de bras sur le derri�re et six soufflets d'�gale force, il la fixa droite au milieu de la salle � manger, dans un tr�s grand �cartement, les pieds attach�s � terre et les mains arr�t�es au plafond. On lui mit, d�s qu'elle fut dans cette attitude, douze bougies allum�es entre les cuisses, en telle sorte que les flammes, p�n�trant d'une part dans l'int�rieur du vagin ou sur les parois de l'anus, et calcinant de l'autre la motte et les fesses, contournassent par leur vive impression les muscles du joli visage de cette femme et les d�terminassent aux voluptueuses angoisses de la douleur. Saint-Fond, arm� d'une autre bougie, la consid�rait attentivement pendant cette crise, en se faisant sucer le vit par Lindane et le trou du cul par Lolotte ; pr�s de l�, Noirceuil, se faisant foutre en mordant les fesses d'Henriette, annon�ait � sa femme qu'il allait la laisser mourir ainsi, pendant que d'Albert, enculant un giton et maniant le cul d'�gl�e, encourageait Noirceuil � traiter encore bien plus mal cette malheureuse compagne de son sort. Charg�e de servir et soigner le total, je m'aper�us que les bouts de bougies �taient trop courts pour faire �prouver � la victime le degr� de douleur que l'on lui souhaitait ; je levai les flambeaux sur un tabouret ; les cris de la Noirceuil, qui devinrent insupportables, me valurent, de la part de ses bourreaux, les plus grands applaudissements. Ce fut alors que Saint-Fond, qui perdait la t�te, se permit une atrocit� ; le sc�l�rat, portant une bougie qu'il tenait sous le nez de la patiente, lui br�la les paupi�res et presque un �il entier ; d'Albert, s'emparant de m�me d'une bougie, lui en calcina le bout d'un t�ton et son mari lui br�la les cheveux.
Singuli�rement �chauff�e de ce spectacle, j'encourageais les acteurs et les d�terminais � changer de supplice. Par mon conseil, on la frotte d'esprit-de-vin, on y met le feu ; elle a l'air un instant de ne former qu'une flamme, et, quand la mati�re s'�teint, son �piderme enti�rement br�l� la rend horrible � regarder. On n'imagine pas les louanges que cette cruelle id�e me valut. Saint-Fond, qu'�chauffe �tonnamment cette sc�l�ratesse, quitte la bouche de Lindane pour venir m'enculer, toujours suivi par Lolotte qui, par son ordre, ne cesse de lui gamahucher le cul.
 
- Que lui ferons-nous � pr�sent ? me dit Saint-Fond, en d�vorant ma bouche de baisers et me dardant son vit jusqu'aux entrailles ; invente, Juliette, invente donc quelque chose ; ta t�te est d�licieuse, tout ce que tu proposes est divin.
 
- Il y a mille tourments � lui faire encore �prouver, r�pondis-je, et tous plus piquants les uns que les autres.
Et j'allais en proposer quelques-uns, lorsque Noirceuil, s'approchant de nous, dit � Saint-Fond qu'il fallait lui faire avaler tout de suite la dose dont j'�tais munie, avant de lui �ter les forces n�cessaires � nous donner les moyens de juger et de jouir des effets de ce poison. D'Albert, consult�, est pleinement de cet avis ; on d�tache la dame et on me la remet.
 
- Aimable infortun�e, lui dis-je apr�s avoir m�l� la poudre dans un verre de vin d'Alicante, avalez ceci pour vous restaurer, et vous allez voir l'�tat de r�confortation o� ce breuvage va mettre vos esprits.
Notre imb�cile avale avec docilit�, et sit�t qu'elle a fait, Noirceuil, qui n'avait pas cess� de me tenir encul�e pendant que j'op�rais, jaloux de ne perdre aucune des contorsions de cette agonie, me quitte pour venir consid�rer de plus pr�s la [[victime]].
 
- Vous allez mourir, lui dit-il ; y �tes-vous bien d�termin�e ?
 
- Madame est trop raisonnable, poursuit d'Albert, pour ne pas sentir que quand une femme a perdu l'estime et la tendresse de son �poux, qu'il est d�go�t� d'elle et qu'il en est las, le plus simple est de dispara�tre.
 
- Oh, oui ! la mort... la mort ! s'�cria cette infortun�e ; c'est la derni�re gr�ce que je demande !... Au nom du ciel, ne me la faites point attendre !
 
- La mort que tu d�sires, inf�me bougresse, est dans tes entrailles, lui dit Noirceuil, en se faisant branler le vit sous les yeux de sa triste �pouse par l'un de ses gitons ; tu l'as re�ue des mains de Juliette ; son attachement �tait tel pour toi, qu'elle nous a disput� le bonheur de t'empoisonner.
Et Saint-Fond, ivre de lubricit�, ne sachant plus ce qu'il faisait, enculait d'Albert, qui, se pr�tant avec complaisance aux sodomites attaques de son ami, rendait � un beau giton tout ce qu'il recevait du ministre, dont je gamahuchais l'anus.
 
- Un peu d'ordre � tout ceci, dit Noirceuil, qui commen�ait � s'apercevoir, aux contorsions de sa femme, qu'il �tait bon de ne la plus perdre de vue.
Il fait mettre un tapis, au milieu de la chambre, sur lequel on �tend la victime, et nous formons un cercle autour d'elle. Saint-Fond m'encule en branlant un gar�on de chaque main. D'Albert est suc� par Henriette, il [[suce]] un vit en branlant de la main droite et, de la gauche, il moleste le cul de Lindane ; Noirceuil encule �gl�e, on le fout, il suce un vit, et fait foutre Lolotte sur ses cuisses par le sixi�me giton. Les crises commencent ; elles sont horribles, on n'a pas d'id�e des effets de ce poison ; la pauvre femme se tournait quelquefois, au point de ne plus former qu'une boule ; rien n'�galait ses crispations, ses hurlements alors devenaient �pouvantables ; mais nos pr�cautions �taient prises de mani�re qu'il �tait impossible de rien entendre.
 
- Oh, comme c'est d�licieux ! disait Saint-Fond tout en labourant mon cul ; je ne sais ce que je donnerais pour la sodomiser en cet �tat.
 
- Rien n'est plus ais�, dit Noirceuil, essaye-le, nous te la tiendrons.
La patiente, vigoureusement saisie par les jeunes gens, pr�sente, malgr� ses efforts, le cul d�sir� par Saint-Fond ; le sc�l�rat s'y introduit.
 
- Oh, [[foutre]] ! s'�crie-t-il, je n'y puis tenir.
D'Albert le remplace, Noirceuil ensuite ; mais d�s que sa malheureuse �pouse le sent, ses efforts deviennent si terribles, qu'elle �chappe � ceux qui la tiennent et se jette en fureur sur son bourreau ; Noirceuil effray� se sauve, le cercle se reforme.
 
- Laissons-la, laissons-la, dit Saint-Fond qui venait de rentrer dans mon [[cul]] ; il ne faut pas approcher une b�te venimeuse quand elle �prouve les crises de la mort.
Cependant Noirceuil, piqu�, veut tirer vengeance de l'insulte ; il machine de nouveaux supplices, lorsque Saint-Fond s'y oppose en assurant son ami que tout ce que l'on pourrait faire maintenant � la victime ne servirait qu'� troubler l'examen que l'on se proposait des effets du venin.
 
- Eh ! messieurs, m'�criai-je, ce n'est pas tout cela qu'il faut � madame : elle n'a dans ce moment-ci besoin que d'un confesseur.
 
- Qu'elle aille au diable, la putain, dit Noirceuil que Lolotte su�ait en ce moment ; oui, oui, qu'elle aille � tous les diables !... Si j'ai jamais d�sir� un enfer, c'est dans l'esp�rance d'y savoir son �me, et de porter jusqu'� mon dernier soupir l'id�e d�licieuse que les plus vives douleurs ne sauraient avoir de fin pour elle.
Cette impr�cation parut d�cider la derni�re crise ; Mme de Noirceuil rendit l'�me, et nos trois coquins d�charg�rent en blasph�mant comme des sc�l�rats.
 
- Voil� une des meilleures actions que nous ayons faites de notre vie, dit Saint-Fond en pressant son vit pour en exprimer jusqu'� la derni�re goutte de foutre ; il y avait longtemps que je d�sirais la fin de cette ennuyeuse b�gueule ; j'en �tais encore plus las que son mari.
 
- Ma foi, dit d'Albert, vous l'aviez pour le moins autant foutue que lui.
 
- Oh ! beaucoup plus, dit mon amant.
 
- Quoi qu'il en soit, dit Saint-Fond � Noirceuil, ma fille est maintenant � vous : vous savez que je vous l'ai promise pour r�compense de cette �preuve. Je suis enchant� de ce poison, il est bien malheureux que nous ne puissions pas jouir ainsi du spectacle de la mort de tous ceux que nous faisons p�rir de cette mani�re... Allons, mon ami, je vous le r�p�te, ma fille est � vous ; que le ciel b�nisse une aventure o� je gagne un gendre tr�s aimable et la certitude de n'avoir point �t� tromp� par la femme qui me fournit ces venins !
Ici Noirceuil eut l'air de faire une question bas � Saint-Fond, qui lui r�pondit affirmativement.
Et le ministre, m'adressant ensuite la parole :
 
- Juliette, me dit-il, vous viendrez me voir demain, je vous expliquerai ce que je n'ai fait qu'effleurer aujourd'hui. Noirceuil, en se remariant, ne peut plus vous avoir chez lui ; mais les effets de mon cr�dit, les gr�ces que je vais r�pandre sur vous, l'argent dont je vais vous couvrir, vous d�dommageront bien amplement du sort que vous faisait mon ami. Je suis tr�s content de vous ; votre imagination est brillante, votre flegme entier dans le crime, votre cul superbe, je vous crois f�roce et libertine : voil� les vertus qu'il me faut.
 
- Monseigneur, r�pondis-je, j'accepte avec reconnaissance tout ce qu'il vous pla�t de m'offrir, mais je ne puis vous dissimuler que j'aime Noirceuil ; je ne m'en s�parerais qu'avec peine.
 
- Nous ne cesserons point de nous voir, mon enfant, me r�pondit l'ami de Saint-Fond : gendre du ministre et son ami intime, nous passerons notre vie ensemble.
 
- Soit, r�pondis-je, � ces conditions j'accepte tout.
Les gar�ons et les filles, � qui l'on fit entrevoir une mort s�re dans le cas de la moindre indiscr�tion, jur�rent un silence �ternel ; Mme de Noirceuil fut enterr�e dans le jardin, et l'on se s�para.
Une circonstance impr�vue retarda le mariage de Noirceuil, ainsi que les projets du ministre. Il ne me fut pas possible non plus de le voir le lendemain : le roi, singuli�rement content de Saint-Fond, venait de lui donner une marque s�re de confiance en le chargeant d'un voyage secret pour lequel il fut oblig� de partir sur-le-champ, et au retour duquel il eut le cordon bleu avec cent mille �cus de pension.
 
- Oh ! me dis-je en apprenant ces faveurs, comme il est vrai que le sort r�compense le crime, et qu'il serait imb�cile, celui qui, �clair� par de tels exemples, ne parcourrait pas ardemment toute l'�tendue de cette carri�re !
Cependant, d'apr�s les lettres que Noirceuil re�ut du ministre, j'eus l'ordre de me monter une maison splendide. Ayant re�u l'argent n�cessaire � l'ex�cution de ce projet, je louai tout de suite un magnifique h�tel, rue du Faubourg-St-Honor� ; j'achetai quatre chevaux, deux voitures charmantes ; je pris trois laquais d'une taille haute, majestueuse, et d'une figure enchanteresse, un cuisinier, deux aides, une femme de charge, une lectrice, trois femmes de chambre, un coiffeur, deux filles en sous-ordre et deux cochers ; des meubles d�licieux orn�rent ma maison ; et le ministre �tant de retour, je fus me pr�senter aussit�t chez lui. Je venais d'atteindre ma dix-septi�me ann�e, et je puis dire qu'il �tait � Paris bien peu de femmes plus jolies que moi ; j'�tais mise comme la d�esse m�me des amours ; il �tait impossible de r�unir plus d'art � plus de luxe ; cent mille francs n'eussent pas pay� les parures dont j'avais orn� mes attraits, et je portais cent mille �cus de bijoux ou de diamants. Toutes les portes s'ouvrirent � mon aspect ; le ministre m'attendait seul. Je d�butai par les f�licitations les plus sinc�res des gr�ces qu'il venait d'obtenir, et lui demandai la permission de baiser les marques de sa nouvelle dignit� ; il y consentit, pourvu que je ne remplisse ce soin qu'� genoux : p�n�tr�e de sa morgue et loin de la heurter, je fis ce qu'il d�sirait. C'est par des bassesses que le courtisan ach�te le droit d'�tre insolent avec les autres.
 
- Vous me voyez, me dit-il, madame, au milieu de ma gloire ; le roi m'a combl�, et j'ose dire que j'ai m�rit� ses dons ; jamais mon cr�dit ne fut plus assur�, jamais ma fortune plus consid�rable. Si je fais refluer sur vous une partie de ces gr�ces, il est inutile de vous dire � quelles conditions. Apr�s ce que nous avons fait ensemble, je crois pouvoir �tre s�r de vous ; ma plus enti�re confiance vous est acquise ; mais, avant que je n'entre dans aucun d�tail, jetez les yeux, madame, sur ces deux clefs : celle-ci est celle des tr�sors qui vont vous couvrir, si je suis bien servi par vous ; celle-l� est celle de la Bastille : une �ternelle prison vous y est pr�par�e, si vous manquez d'ob�issance ou de discr�tion.
 
- Entre de telles menaces et un pareil espoir, vous n'imaginez pas, sans doute, que je balance, dis-je � Saint-Fond ; confiez-vous donc � votre plus soumise esclave, et soyez parfaitement s�r d'elle.
 
- Deux soins bien importants vont �tre remis dans vos mains, madame ; asseyez-vous et �coutez-moi.
Et comme j'allais prendre un fauteuil par inadvertance, Saint-Fond me fit signe de ne me placer que sur une chaise. Je me confondis en excuses, et voici comment il me parla :
 
- Le poste que j'occupe, et dans lequel je veux me soutenir longtemps, m'oblige � sacrifier un nombre infini de victimes. Voici une cassette compos�e de diff�rente poisons ; vous les emploierez d'apr�s les ordres que vous recevrez de moi ; � ceux qui me desservent seront r�serv�s les plus cruels ; les prompts, pour ceux dont l'existence me nuit au point que je n'aie pas un moment � perdre pour les enlever de ce monde ; ces derniers, que vous voyez sous l'�tiquette de poisons lents, seront pour ceux dont, par de puissantes raisons de politique, je dois prolonger l'existence afin d'�loigner de moi les soup�ons. Toutes ces exp�ditions, suivant l'existence des cas, se feront tant�t chez vous, tant�t chez moi, quelquefois en province ou dans les pays �trangers.
Passons maintenant � la seconde partie de vos soins celle-l�, sans doute, deviendra la plus p�nible pour vous, mais en m�me temps la plus lucrative. Dou� d'une imagination tr�s ardente, blas� depuis longtemps sur les plaisirs ordinaires, ayant re�u de la nature un temp�rament de feu, des go�ts tr�s cruels, et, de la fortune, tout ce qu'il faut pour satisfaire � ces furieuses passions, je ferai chez vous, soit avec Noirceuil, soit avec quelques autres amis, deux soupers libertins par semaine, dans lesquels il faut n�cessairement qu'il s'immole au moins trois victimes. En retranchant de l'ann�e le temps des voyages o� vous me suivrez seulement sans qu'il soit question de ces orgies, vous voyez que cela fait environ deux cents filles, dont la recherche ne regarde que vous ; mais il y a des clauses difficiles au choix de ces victimes. Il faut d'abord, Juliette, que la plus laide soit au moins belle comme vous ; il ne faut jamais qu'elles soient au-dessous de neuf ans, ni au-dessus de seize ; il faut qu'elles soient vierges et de la meilleure naissance, toutes titr�es ou, au moins, d'une grande richesse...
 
- Oh ! monseigneur ! et vous immolerez tout cela ?
 
- Assur�ment, madame, le meurtre est la plus douce de mes volupt�s ; j'aime le sang avec fureur, c'est ma plus ch�re passion ; et il est dans mes principes qu'il faut les satisfaire toutes, � quelque prix que ce puisse �tre.
 
- Monseigneur, dis-je, en voyant que Saint-Fond attendait ma r�ponse, ce que je vous ai fait voir de mon caract�re vous prouve, je crois, suffisamment qu'il est impossible que je vous trahisse ; mon int�r�t et mes go�ts vous en r�pondent... Oui, monseigneur, j'ai re�u de la nature les m�mes passions que vous... les m�mes fantaisies, et celui qui se pr�te � tout cela par amour pour la chose m�me, sert assur�ment beaucoup mieux que celui qui n'ob�irait que par complaisance : le lien de l'amiti�, la ressemblance des go�ts, voici, soyez-en bien s�r, les n�uds qui captivent le plus s�rement une femme telle que moi.
 
- Oh ! pour celui de l'amiti�, ne m'en parlez pas ! Juliette, reprit vivement le ministre ; je n'ai pas plus de foi � ce sentiment-l� qu'� celui de l'amour. Tout ce qui vient du c�ur est faux ; je ne crois qu'aux sens, moi, je ne crois qu'aux habitudes charnelles... qu'� l'�go�sme, qu'� l'int�r�t... oui, l'int�r�t sera toujours, de tous les liens, celui auquel je croirai le plus. Je veux donc que le v�tre se trouve infiniment flatt�, prodigieusement caress� dans les arrangements que je vais prendre avec vous. Que le go�t vienne ensuite cimenter l'int�r�t, � la bonne heure ; mais, les go�ts changeant avec l'�ge, il peut venir un temps o� l'on ne soit m�me plus men� par eux, et on ne cesse jamais de l'�tre par l'int�r�t. Calculons donc votre petite fortune, madame : Noirceuil vous fait dix mille livres de rente, je vous en ai donn� trois, vous en aviez douze : voil� vingt-cinq ; et vingt-cinq, dont voici le contrat, font cinquante ; parlons maintenant du casuel.
J'allai me jeter aux pieds du ministre pour lui rendre gr�ce de cette nouvelle faveur ; il ne s'y opposa point, et, m'ayant fait signe de me rasseoir :
 
- Vous imaginez bien, Juliette, continua-t-il, que ce n'est pas avec un aussi mince revenu que vous pouvez me donner � souper deux fois la semaine, ni tenir la maison que je vous ai command� de prendre : je vous donne donc un million par an pour ces soupers ; mais souvenez-vous qu'ils doivent �tre d'une magnificence incroyable ; j'y veux toujours les mets les plus exquis, les vins les plus rares, les gibiers et les fruits les plus extraordinaires ; il faut que l'immensit� accompagne la d�licatesse, et, fussions-nous m�me t�te � t�te, cinquante plats ne seraient pas suffisants. Les victimes vous seront pay�es vingt mille francs pi�ce, ce qui n'est pas trop, � cause des qualit�s que je leur d�sire. Vous aurez de plus trente mille francs de gratification par chaque victime minist�rielle immol�e par vos mains ; il y en a bien cinquante par an : cet article s'�l�ve donc � quinze cent mine francs, auxquels je joins vingt mille francs par mois pour vos appointements. Autant que je puis voir, madame, ceci vous met � la t�te de six millions sept cent quatre-vingt-dix mille francs ; nous ajouterons deux cent dix mille livres pour vos menus plaisirs, afin de vous composer une somme ronde de sept millions par an, dont cinquante mille francs pass�s par acte et qui ne peuvent vous fuir. �tes-vous contente, Juliette ?
M'effor�ant ici de cacher ma joie, afin de servir encore mieux l'avarice dont j'�tais d�vor�e, je repr�sentai au ministre que les devoirs qu'il m'imposait �taient, pour le moins, aussi on�reux qu'�taient consid�rables les sommes dont il m'accordait la disposition ; qu'avec l'envie de le bien servir, je ne m�nagerais rien, et que je voyais qu'il serait fort possible que les d�penses �normes que j'allais �tre oblig�e de faire exc�dassent de beaucoup les recettes ; qu'au surplus...
 
- Non ; voil� comme je veux qu'on me parle, me dit le ministre ; vous m'avez montr� de l'int�r�t, Juliette, c'est ce que je veux, je suis s�r d'�tre bien servi, maintenant ; n'�pargnez rien, madame. et vous recevrez dix millions par an : aucun de ces suppl�ments ne m'effraye ; je sais o� les prendre tous, sans toucher � mes revenus. Il serait bien fou, l'homme d'�tat qui ne ferait pas payer ses plaisirs � l'�tat ; et que nous importe la mis�re des peuples, pourvu que nos passions soient satisfaites ? Si je croyais que l'or p�t couler de leurs veines, je les ferais saigner tous les uns apr�s les autres, pour me gorger de leur substance2.
 
- Homme adorable, m'�criai-je, vos principes me tournent la t�te ; je vous ai laiss� voir de l'int�r�t, croyez donc au go�t, maintenant, et persuadez-vous, je vous en conjure, que ce sera plut�t mille fois par idol�trie pour vos plaisirs, que par tout autre motif, que je les servirai avec tant de z�le.
 
- Je le crois, dit Saint-Fond, je vous ai vue � l'�preuve. Eh ! comment n'aimeriez-vous pas mes passions ? Ce sont les plus d�licieuses qui puissent na�tre au c�ur de l'homme. Et celui qui peut dire : Aucun pr�jug� ne m'arr�te, je les ai tous vaincus ; et voici, d'un c�t�, le cr�dit qui l�gitime toutes mes actions et, de l'autre, les richesses n�cessaires � les assaisonner de tous les crimes ; celui-l�, dis-je, n'en doutez pas, Juliette, est le plus heureux de tous les �tres... Ah ! ceci me fait souvenir, madame, du brevet d'impunit� que vous promit d'Albert, la derni�re fois que nous soup�mes ensemble : le voil�, mais c'est � moi que le chancelier vient de l'accorder ce matin, et non point � d'Albert, qui, selon son usage, vous avait totalement oubli�e.
La mani�re dont toutes mes passions se trouvaient flatt�es, dans cette multitude d'�v�nements heureux, me tenait dans une esp�ce d'ivresse... d'enchantement, d'o� r�sultait une sorte de stupidit� qui m'�tait jusqu'� l'usage de la parole. Saint-Fond me sortit de cet engourdissement en m'attirant � lui...
 
- Dans combien de temps commencerons-nous, Juliette ? me dit-il en baisant ma bouche et passant une main sur mon derri�re, dans lequel il enfon�a sur-le-champ un doigt.
 
- Monseigneur, lui dis-je, il me faut bien au moins trois semaines pour pr�parer tous les diff�rents services que Votre Grandeur exige de moi.
 
- Je vous les accorde, Juliette ; c'est aujourd'hui le premier du mois : je soupe chez vous le vingt-deux.
 
- Monseigneur, poursuivis-je, en m'avouant vos go�ts, vous m'avez donn� quelques droits � vous confier les miens. Vous m'avez reconnu ceux du crime, j'ai ceux du vol et de la vengeance ; je satisferai les premiers avec vous : le brevet que vous venez de me donner m'assurant l'impunit� du vol, fournissez-moi les moyens de la vengeance.
 
- Suivez-moi, r�pondit Saint-Fond.
Nous pass�mes chez un commis.
 
- Monsieur, lui dit le ministre, examinez bien cette jeune femme ; je vous ordonne de lui signer et d�livrer toutes les lettres de cachet qu'elle vous demandera, n'importe pour quelle maison.
Et repassant dans un cabinet o� nous �tions
 
- Voil�, poursuivit le ministre, un point accord� ; la lettre que je vous ai donn�e remplit l'autre. Tranchez, coupez, d�chirez, je vous livre la France enti�re ; et quel que soit le crime que vous commettiez, son �tendue, sa gravit�, je vous r�ponds qu'il ne vous en arrivera jamais rien. Je vais plus loin, et vous accorde, ainsi que je l'ai dit, trente mille francs de gratification par chacun des crimes que vous commettrez pour votre compte.
Je renonce � vous dire, mes amis, ce que toutes ces promesses, toutes ces conventions me firent �prouver. Oh, ciel ! me dis-je, avec le d�r�glement d'imagination que j'ai re�u de la nature, me voil� donc, d'un c�t�, assez riche pour satisfaire � toutes mes fantaisies, de l'autre, assez de fortune pour �tre certaine de l'impunit� de toutes. Non, il n'est point de jouissances int�rieures pareilles � celles-l� ; aucune lubricit� ne fait �prouver � l'�me un chatouillement plus excessif.
 
- Il faut sceller le march�, madame, me dit alors le ministre. Voici d'abord le pot-de-vin, continua-t-il, en me faisant pr�sent d'une cassette o� il y avait cinq mille louis en or, et pour le double de pierreries ou de magnifiques bijoux ; n'oubliez pas de faire emporter cela avec la bo�te des poisons.
M'attirant alors dans un cabinet secret, o� le faste le plus opulent se joignait au go�t le plus recherch� :
 
- Ici, me dit Saint-Fond, vous ne serez plus qu'une putain ; hors de l�, l'une des plus grandes dames de France.
 
- Partout, partout votre esclave, monseigneur ; partout votre admiratrice et l'�me de vos plus d�licats plaisirs.
Je me d�shabillai. Saint-Fond, ivre de plaisir d'avoir enfin une excellente complice, fit des horreurs. Je vous ai dit ses go�ts, il les raffina tous : s'il m'�levait en sortant de chez lui, il me rabaissait cruellement dans son int�rieur ; c'�tait bien, en volupt�, l'homme le plus sale... le plus despote... le plus cruel. Il me fit adorer son vit, son cul ; il chia, je dus faire un dieu de son �tron m�me ; mais, par manie bien extraordinaire, il me fit souiller ce dont il tirait ses plus puissants motifs d'orgueil : il exigea que je chiasse sur son Saint-Esprit et me torcha le cul avec son cordon bleu.
A la surprise que je lui t�moignai de cette action :
 
- Juliette, me r�pondit-il, je veux te montrer par l� que tous ces chiffons, qui sont faits pour �blouir les sots, n'en imposent point au philosophe.
 
- Et vous venez de me les faire baiser ?
 
- Cela est vrai ; mais de m�me que ces joujoux motivent mon orgueil, de m�me j'en mets �tonnamment � les profaner : voil� de ces bizarreries de t�te qui ne sont connues que de libertins comme moi.
Saint-Fond bandait extraordinairement ; je d�chargeai dans ses bras : avec une imagination comme la mienne, il ne s'agit pas de ce qui r�pugne, il n'est question que de ce qui est irr�gulier, et tout est bon quand il est excessif. Je devinai le d�sir extr�me qu'il avait de me faire manger sa merde : je le pr�vins ; je lui demandai la permission de le faire, il �tait aux nues ; il d�vora la mienne, en y joignant l'�pisode de me gamahucher le cul � chaque bouch�e. Il me montra le portrait de sa fille : � peine avait-elle quatorze ans, et ressemblait � l'Amour m�me. Je le priai de la r�unir � nous.
 
- Elle n'est pas ici, me dit-il ; je ne vous aurais pas laiss�e former ce d�sir, si elle y e�t �t�.
 
- Vous en avez donc joui, lui dis-je, avant que de la donner � Noirceuil ?
 
- Assur�ment, me r�pondit-il ; j'en serais bien f�ch� d'avoir laiss� prendre � d'autres d'aussi d�licieuses pr�mices.
 
- Et vous ne l'aimez donc plus ?
 
- Je n'aime rien, moi, Juliette : nous n'aimons rien, nous autres libertins. Cette enfant m'a fait beaucoup bander ; elle ne m'excite plus � pr�sent, parce que j'en ai trop fait avec elle ; je la donne � Noirceuil, qu'elle �chauffe beaucoup ; tout cela est affaire de convenance.
 
- Mais quand Noirceuil en sera las ?
 
- Eh bien ! tu connais le sort des femmes ; je lui aiderai, vraisemblablement ; tout cela est bon, tout cela est bien fort ; c'est ce que j'aime...
Et il bandait extraordinairement.
 
- Monseigneur, lui dis-je, il me semble que si j'�tais en place, il y aurait de certains moments o� j'aimerais beaucoup � abuser de mon autorit�.
 
- En bandant, n'est-ce pas
 
- Oui.
 
- Je le pense.
 
- Oh ! monseigneur, sacrifions quelques innocents, cette id�e me tourne la t�te.
Je le branlais, l'un de mes doigts chatouillait le trou de son cul.
 
- Tenez, me dit-il en sortant un papier de son portefeuille, je n'ai qu'� signer cela, et je fais mourir demain une tr�s jolie personne que sa famille vient de faire enfermer par mon organe, uniquement parce qu'elle aime les femmes. Je l'ai vue, elle est charmante ; je m'en suis amus� l'autre jour : depuis ce moment-l� j'ai si peur qu'elle ne parle, que je n'ai pas exist� un instant sans le d�sir de m'en d�barrasser.
 
- Elle jasera, monseigneur, elle jasera, soyez-en bien s�r ; votre s�ret� d�pend de la mort de cette fille... Signez au plus t�t, je vous en conjure.
Et prenant le papier, je l'appuyai sur mes fesses, en le suppliant de le signer l�. Il le fit.
 
- Je veux porter l'ordre moi-m�me, lui dis-je.
 
- J'y consens, me r�pondit Saint-Fond... Allons, Juliette, il faut que je d�charge : ne vous alarmez pas du personnage qui devient n�cessaire au d�no�ment de cette crise.
Et comme il sonna, un jeune homme assez joli parut dans l'instant.
 
- Mettez-vous � genoux, Juliette ; il faut que cet homme vous donne trois coups de canne sur les �paules, dont la marque reste quelques jours ; qu'ensuite il vous tienne pendant que je vous enculerai.
Et le jeune homme, se d�culottant lui-m�me, fit aussit�t baiser son derri�re au ministre, qui le l�cha complaisamment. J'ob�issais pendant ce temps-l�, et j'�tais � genoux ; le jeune homme se sert de sa canne et m'applique trois coups si serr�s sur les �paules que j'en fus marqu�e quinze jours. Saint-Fond, bien en face de moi, m'observait, pendant cette crise, avec une curiosit� lubrique ; il vint examiner les meurtrissures ; il se plaignit de leur faiblesse, et ordonna au jeune homme de me tenir ; il m'encule tout en baisant les fesses de celui qui facilitait son op�ration.
 
- Ah ! foutre ! s'�cria-t-il en d�chargeant, ah ! sacredieu, la putain est marqu�e !
L'homme se retira. Ce ne fut que longtemps apr�s qu'un �v�nement, dont nous parlerons, jeta quelque jour sur celui-ci. Le ministre me raccompagna, et, reprenant avec moi, d�s que nous f�mes bon de ce cabinet, l'air de consid�ration qu'il avait eu avant que d'y entrer :
 
- Faites emporter ces cassettes, madame, me dit-il, et souvenez-vous que notre arrangement commence dans trois semaines. Allons, Juliette, libertinage, crime, discr�tion, et vous serez heureuse. Adieu.
Mon premier soin fut d'examiner l'ordre dont j'�tais porteuse. Dieu ! quel fut mon �tonnement quand je vis qu'on enjoignait � la sup�rieure du couvent de force dont il s'agissait, d'empoisonner secr�tement, qui ?... Saint-Elme, cette charmante novice de Panthemont que j'avais ador�e pendant mon s�jour dans ce couvent. Une autre que moi e�t d�chir� ce monument de sc�l�ratesse ; mais j'avais fait trop de chemin dans la carri�re du crime pour reculer : rien ne m'arr�te, je n'ai pas m�me le m�rite de balancer. Je remets l'ordre � la sup�rieure de Sainte-P�lagie, o� Saint-Elme g�missait depuis trois mois ; je demande � voir la coupable, je la questionne, elle m'avoue que le ministre a mis sa libert� au prix de sa complaisance, et qu'elle a fait avec lui tout ce que l'on peut faire. Aucune des salet�s o� se livrait ce monstre de luxure n'avait �t� �pargn�e : bouche, cul... con, l'inf�me avait tout souill�, et ce qui la consolait de ces sacrifices �tait l'espoir de sa libert�.
 
- Je l'apporte, dis-je � Saint-Elme en l'embrassant.
Elle me remercie, me rend mes baisers au double... Mon con se mouille en la trahissant... Le lendemain elle �tait morte.
Allons, me dis-je, d�s que je sus l'effet de ma sc�l�ratesse, je suis faite pour aller au grand, je le vois ; et travaillant avec promptitude aux pr�paratifs des projets de Saint-Fond, en trois semaines, ainsi que j'en avais pris l'engagement, je fus en �tat de lui donner son premier souper.
Six excellentes appareilleuses, que j'avais � mes gages, m'avaient procur�, pour mon d�but, trois jeunes s�urs, enlev�es dans un couvent de Meaux, de douze, treize et quatorze ans, et de la plus c�leste figure qu'il f�t possible de voir.
Le ministre vint le premier jour avec un homme de soixante ans. En arrivant, il s'enferma quelques minutes avec moi, visita mes �paules, et parut m�content de n'y plus trouver les marques qu'il m'y avait fait imprimer la derni�re fois que nous nous �tions vus. A peine me toucha-t-il ; mais il me recommanda le plus grand respect et la plus profonde soumission pour l'homme qu'il amenait, lequel �tait un des plus grands princes de la cour ; cet homme le rempla�a aussit�t dans le cabinet o� m'avait fait passer Saint-Fond. Pr�venue par mon amant, je lui fis voir mes fesses d�s qu'il entra. Il s'approcha, une lunette � la main.
 
- Si vous ne p�tez pas, me dit-il, vous �tes mordue.
Et comme je ne le satisfis pas aussi t�t qu'il le d�sirait, ses dents s'impr�gn�rent dans ma fesse gauche et y laiss�rent des traces profondes. Il se montre � moi par-devant, et m'offrant un visage s�v�re et disgracieux :
 
- Mettez votre langue dans ma bouche, me dit-il ; et d�s qu'elle y fut : Si vous ne rotez pas, poursuivit-il, vous �tes mordue.
Mais, voyant que je ne pouvais ob�ir, je me retirai assez vite pour �viter le pi�ge. Le vieux coquin entre en fureur, il saisit une poign�e de verges et m'�trille pendant un quart d'heure. Il s'arr�te et se remontrant � moi :
 
- Vous voyez, me dit-il, le peu d'effet que les choses m�me que j'aime le mieux produisent maintenant sur mes sens ; regardez ce vit mollasse, rien ne le fait guinder : il faudrait pour cela que je vous fisse beaucoup de mal.
 
- Et cela est inutile, mon prince, lui dis-je, puisque vous allez trouver tout � l'heure trois objets d�licieux que vous pourrez tourmenter � votre guise.
 
- Oui... mais vous �tes belle... votre cul (il le maniait toujours) me pla�t infiniment ; je voudrais bander pour lui.
Il se d�barrasse, en disant cela, de ses habits, et pose sur la chemin�e une montre � r�p�tition enrichie de diamants, un �tui, une tabati�re d'or, sa bourse garnie de deux cents louis et deux bagues superbes.
 
- Essayons, dit-il, � pr�sent ; tenez, voil� mon cul, il faut le pincer et le mordre excessivement fort, en me branlant de toute l'�lasticit� de votre poignet. Bon, dit-il, d�s qu'il s'aper�ut d'un peu de changement dans son �tat ; couchez-vous maintenant � plat ventre sur ce canap� et laissez-moi vous piquer les fesses avec cette aiguille d'or.
Je me pr�te ; mais poussant un cri furieux, et ayant l'air de m'�vanouir � la seconde blessure, le malheureux tout �tourdi, et craignant de d�plaire au ministre en molestant un peu trop sa ma�tresse, sort � l'instant pour me calmer. Je jette ses habits dans une autre pi�ce, saute sur les effets pr�cieux, les mets dans ma poche et me h�te de rejoindre Saint-Fond, qui me demande la cause d'un retour si leste.


- Ce n'est rien, lui dis-je ; mais ma promptitude � rapporter les habits de monsieur est cause que mon boudoir s'est ferm�, la clef en dedans : ce sont des serrures anglaises que personne ne peut ouvrir ; monsieur ayant tout ce qu'il lui faut, nous pouvons remettre � un autre temps l'entrevue qu'il d�sire.
- En [[v�rit�]], monseigneur, je suis confuse de vos bont�s.
Et j'entra�ne mes deux convives au jardin, o� tout �tait pr�par� pour les recevoir ; le prince oublie ses effets, rev�t l'habit que je lui pr�sente et ne pense plus qu'� de nouveaux plaisirs.
Il faisait une soir�e d�licieuse ; nous �tions sous un bosquet de lilas et de roses, magiquement �clair�, assis tous trois dans des tr�nes soutenus par des nuages, desquels s'exhalaient les parfums les plus d�licieux ; le centre �tait occup� par une montagne des fleurs les plus rares, parmi lesquelles �taient les jattes du Japon et les couverts d'or qui devaient nous servir. A peine f�mes-nous plac�s que le haut du bosquet s'ouvrit, et nous v�mes aussit�t para�tre, sur un nuage de feu, les Furies, tenant encha�n�es avec leurs serpents les trois victimes qui devaient s'immoler � ce repas. Elles descendirent du nuage, attach�rent chacune celle qui lui �tait confi�e � des arbustes pr�s de nous, et se pr�par�rent � nous �tre utiles. Ce repas sans ordre ne devait �tre servi qu'� la volont� des convives ; on demandait ce qui passait par la t�te, les Furies le servaient sur-le-champ. Plus de quatre-vingts plats de diff�rentes esp�ces sont demand�s sans qu'il en soit refus� un seul ; dix esp�ces de vins sont servies, tout coule, tout se fournit avec profusion.

Version du 18 novembre 2006 à 19:28