« Pierre Fiala » : différence entre les versions
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Ci dessous, la version non-censur�e de l'interview introuvable donnn�e par '''Pierre Fiala''' au journal'' [[Le Figaro]]'' en ao�t 2004. | Ci dessous, la version non-censur�e de l'interview introuvable donnn�e par '''Pierre Fiala''' au journal'' [[Le Figaro]]'' en ao�t 2004. | ||
EVE RUGGIERI � ''Pierre, nous sommes assis tous le deux devant ta petite baraque, au c�ur du Bobigny historique, pas celui de la bourgeoisie mais du petit prol�tariat �clair� issu de la r�volution de | EVE RUGGIERI � ''Pierre, nous sommes assis tous le deux devant ta petite baraque, au c�ur du Bobigny historique, pas celui de la [[bourgeoisie]] mais du petit [[prol�tariat]] �clair� issu de la r�volution de [[1848]], de la [[Commune]] de 71, et, plus r�cemment, de milliers de flics au ch�mage venus se r�concilier avec les damn�s de la terre. Plusieurs Conservateurs de la [[Biblioth�que nationale de France]]- [[BnF]], curieux, ont m�me d�cid� de s'installer en face d'une cit� habit�e par des magasiniers mis � pied par la direction de la Tr�s Grande Biblioth�que! Et c'est dans cette petite tani�re odorante et myst�rieuse que tu vis, manges, bois, �cris, et�'' | ||
PIERRE FIALA � � fais l'amour avec des femmes� Mais parlons des Balbyniens, ces grands inconnus! Tous se sont �tablis ici dans cette mosa�que de petits jardins s�par�s par un r�seau d'�gouts � ciel ouvert datant, je crois, du '''Pr�sident [[Pompidou]]''' et constitue en soi un v�ritable �cosyst�me pr�serv� des contraintes de l'urbanisme. L'ouvrier, ici, comme le flic, le vigile au repos, le garde mobile d�mobilis� ont un autre point de vue sur la vie familiale. | PIERRE FIALA � � fais l'amour avec des femmes� Mais parlons des Balbyniens, ces grands inconnus! Tous se sont �tablis ici dans cette mosa�que de petits jardins s�par�s par un r�seau d'�gouts � ciel ouvert datant, je crois, du '''Pr�sident [[Pompidou]]''' et constitue en soi un v�ritable �cosyst�me pr�serv� des contraintes de l'urbanisme. L'[[ouvrier]], ici, comme le [[flic]], le [[vigile]] au repos, le [[garde mobile]] d�mobilis� ont un autre point de vue sur la vie familiale. | ||
EVE RUGGIERI � ''Mais pourquoi ? Parce qu'il arrive souvent que ce ne soient pas les hommes qui �duquent les femmes en mati�re de [[sexualit�]], comme c'est souvent le cas dans la classe bourgeoise, mais les femmes qui instruisent leurs maris ? J'ai vu tout � l'heure une [[femme]] toucher le sexe d'un inconnu nomm� [[Error]] dans la rue, puis s'�loigner comme si de rien n'�tait�'' | EVE RUGGIERI � ''Mais pourquoi ? Parce qu'il arrive souvent que ce ne soient pas les hommes qui �duquent les femmes en mati�re de [[sexualit�]], comme c'est souvent le cas dans la classe bourgeoise, mais les femmes qui instruisent leurs maris ? J'ai vu tout � l'heure une [[femme]] toucher le sexe d'un inconnu nomm� [[Error]] dans la rue, puis s'�loigner comme si de rien n'�tait�'' | ||
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PIERRE FIALA � Ouais, enfin, ce qui est d�gueulasse surtout, c'est qu'il a essay� de substituer � nos projets de r��ducation ouvri�re par les m�thodes insectivores ses saloperies de becs � sucer en disant, les [[insectes]], c'est bien, mais seulement ceux qu'on peut trouver dans le parc de la [[Courneuve]], que les autres, les gros, ceux qui renferment le plus de vitamines, il fallait les chasser souvent � l �tranger et que, outre le fait que c'�tait dangereux, cela �loignait les maris de leurs femmes rest�es au foyer. C'est pour cela qu'il a r�ussi � influencer les �l�ments les plus droitiers des [[Balbyniens]]. Ce sont ces camarades, compl�tement d�sorient�s, qui ne voient m�me plus passer une mouche. Voil� pourquoi aujourd'hui nous d�veloppons l'amour libre et la mode hawa�enne, pour les femmes, presque uniquement, � la v�rit�, pour les femmes qui doivent pouvoir trouver une compensation � l'absence des camarades chasseurs de gros gibier africain ou sud-am�ricain. | PIERRE FIALA � Ouais, enfin, ce qui est d�gueulasse surtout, c'est qu'il a essay� de substituer � nos projets de r��ducation ouvri�re par les m�thodes insectivores ses saloperies de becs � sucer en disant, les [[insectes]], c'est bien, mais seulement ceux qu'on peut trouver dans le parc de la [[Courneuve]], que les autres, les gros, ceux qui renferment le plus de vitamines, il fallait les chasser souvent � l �tranger et que, outre le fait que c'�tait dangereux, cela �loignait les maris de leurs femmes rest�es au foyer. C'est pour cela qu'il a r�ussi � influencer les �l�ments les plus droitiers des [[Balbyniens]]. Ce sont ces camarades, compl�tement d�sorient�s, qui ne voient m�me plus passer une mouche. Voil� pourquoi aujourd'hui nous d�veloppons l'amour libre et la mode hawa�enne, pour les femmes, presque uniquement, � la v�rit�, pour les femmes qui doivent pouvoir trouver une compensation � l'absence des camarades chasseurs de gros gibier africain ou sud-am�ricain. | ||
EVE RUGGIERI �'' C'est pour cela que tu ne quittes presque jamais [[Bobigny]] et que tu portes une [[chemise hawa�enne]] ? | EVE RUGGIERI �'' C'est pour cela que tu ne quittes presque jamais [[Bobigny]] et que tu portes une [[chemise hawa�enne]] ?'' | ||
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PIERRE FIALA � On peut voir �a comme �a. Et c'est aussi parce que je ne quitte jamais Bobigny et r�conforte les balbyniennes que j'ai fait installer cette batterie de DCA sur le toit de ma baraque pour intercepter les �normes mouches de [[Zambie]] qui traversent le ciel de Bobigny en automne. Tu sais, c'est extraordinaire la saison de la chasse � [[Bobigny]], les arbres changent de couleur dans le Parc, le ciel prend des teintes rouge�tres et le soleil jaune dor�, en se couchant, tombe sur Bobigny comme une grande cacahu�te pleine d'urine dans une soucoupe de bistrot. Tu connais '''[[David Caspar Friedrich]]''', ''Zwei M�nner in Betrachtung des Mondes'' ? | PIERRE FIALA � On peut voir �a comme �a. Et c'est aussi parce que je ne quitte jamais Bobigny et r�conforte les balbyniennes que j'ai fait installer cette batterie de DCA sur le toit de ma baraque pour intercepter les �normes mouches de [[Zambie]] qui traversent le ciel de Bobigny en automne. Tu sais, c'est extraordinaire la saison de la chasse � [[Bobigny]], les arbres changent de couleur dans le Parc, le ciel prend des teintes rouge�tres et le soleil jaune dor�, en se couchant, tombe sur Bobigny comme une grande cacahu�te pleine d'urine dans une soucoupe de bistrot. Tu connais '''[[David Caspar Friedrich]]''', ''Zwei M�nner in Betrachtung des Mondes'' ? | ||