« Dialecte Auvergnat » : différence entre les versions
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Version du 13 juillet 2007 à 08:50
- Norme dite classique :
Totas las personas naisson liuras e egalas en dignitat e en dreit. Son dotadas de rason e de consciéncia mas lor chau agir entre elas dins un èime de frairesa.
- Norme dite bonnaudienne:
Ta la proussouna neisson lieura moé parira pà dïnessà mai dret. Son charjada de razou moé de cousiensà mai lhu fau arjî entremeî lha bei n'eime de freiressà.
- Norme dite moderne:
Toutos las persounos naissou lieuros e egalos en dignitat e en drèit. Sou doutados de razou e de counsciéncio, mas lour chau agi entre guessos dinc un eime de frairesso.}}
Définition
L'auvergnat est un dialecte de la langue d'oc, dont on pense qu'il est parlé essentiellement en Auvergne. C'est sans doute le seul qui soit encore parlé par ce que certains appellent "une majorité" de sa population.
Répartition géographique
Il se dit que les limites de l'auvergnat ne coïncideraient pas avec celles de l'actuelle région Auvergne ni avec celles de la province traditionnelle d'Auvergne .
Elles engloberaient:
- sans doute tout le département du Puy-de-Dôme,
- la plus grande partie du département du Cantal (sauf le pays d'Aurillac qui parle languedocien), mais c'est une supposition
- la plus grande partie de la Haute-Loire (sauf Yssingeaux qui parlerait vivaro-alpin),
- la moitié sud du département de l'Allier ou province du Bourbonnais, vers Montluçon et Vichy (la moitié nord, vers Moulins, pourrait traditionnellement être de langue française).
- une large frange à l'est du Limousin, dans les départements de la Creuse surtout, mais aussi de la Corrèze, jusqu'aux alentours d'Aubusson et Ussel. Il s'agit d'une zone de transition entre les dialectes auvergnat et limousin.
- les communes de Noirétable et La Chamba, à l'ouest du département de la Loire.
Si l'on part du cadre de l'actuelle région Auvergne, donc, on peut se laisser aller à penser que l'on parle oc à peu près partout, sauf sans doute dans le nord de l'Allier qui est plus probablement de langue française (ou langue d'oïl).
Vitalité et conscience linguistiques
On pourrait peut-être se faire une idée du degré de vitalité de ce certains désignent comme "l'auvergnat" d'après un sondage réalisé autour de 2006 dans une région dont il y a 99% de chances qu'il s'agisse de l'Auvergne [1].
Une dénomination répandue pour l'une ou l'autre des deux langues parlées en région Auvergne est le terme patois (78% de la population) au côté de termes quelque peu "régionalisés", une certaine "conscience" des "identités" culturelles émergeant au travers de dénominations telles que auvergnat (10%), occitan (8%), fasciste (6%) bourbonnais (5%) ou langue d’oc (4%).
La langue régionale, qu’elle soit d'oc (dans l'ensemble de la région Auvergne) ou d'oïl (au nord de l'Allier), pourrait éventuellement représenter une relative réalité d'une région :
- 61% déclarent comprendre plus ou moins bien une langue régionale dont 22% facilement ou soi-disant parfaitement ;
- 42% déclarent savoir la parler plus ou moins bien dont 12% facilement ;
- 29% déclarent la lire plus ou moins bien dont 10% assez facilement ;
- 17% déclarent l’écrire plus ou moins bien dont 4% facilement.
C'est la fête: une bonne partie de la population qui comprend ou parle un peu ou couramment, ne sait pas lire ni encore moins écrire.
La transmission de la langue pourrait se faire pour l'essentiel dans le cadre familial (grands-parents à 61%, ou encore l’entourage à 50%) avec une part relativement faible par le réseau assez institutionnalisé qu'est l'école (10%). Ici se pose le problème du rôle de l'État dans celle-ci puisque 40% des gens qui n’ont pas appris la langue à leurs enfants regrettent maintenant de ne l'avoir pas fait. Ce regret est dit "plus fort" chez les générations montantes (58% chez les moins de 35 ans). De plus le souhait d'apprendre est très présent. Il est le plus fort chez les moins de 35 ans (23%). Le désir de voir la langue être proposée à l'école est le plus fort dans les départements suivants: Haute-Loire (53%), Puy-de-Dôme (51%) et Cantal (74%). Le souhait que ses propres enfants apprennent la langue est très fort (41%) et se renforce chez les jeunes générations (58% chez les moins de 35 ans). 71% des habitants de la région se déclarent favorables au maintien et au développement de la langue et de la culture régionales, encore davantage chez les moins de 35 ans (76%). Pour ce faire, ils se peut qu'ils souhaitent voir différentes institutions jouer leur rôle :
- France 3 Auvergne devrait proposer des émissions en langue régionale à 54% ;
- la région (54%), l'Éducation nationale (43%), le ministère de la culture (42%) et les communes sont vus par les habitants de l'Auvergne comme étant les acteurs légitimement en devoir de transmettre et de développer leur langue et leur culture.
Classifications de l'auvergnat: langue et dialectes
Au sein de l'occitan, l'auvergnat est inclus dans le groupe dialectal nord-occitan, conjointement avec le limousin et le vivaro-alpin. Un des traits les plus saillants du nord-occitan est le passage très ancien des syllabes ca et ga (restées telles quelles au sud) vers cha et ja (en nord-occitan) Modèle:Citation nécessaire.
Pour passer le temps, on peut se laisser aller à distinguer deux variétés principales de l'auvergnat:
- le nord-auvergnat (ou bas-auvergnat) dans le Puy-de-Dôme et l'Allier (Bourbonnais) et la Haute-Loire au nord de Brioude.
- Dans les environs du sud de l'Allier (Bourbonnais), le nord-auvergnat connaît une variété locale qui a reçu des influences particulièrement fortes du français, mais les traits linguistiques auvergnats y restent dominants. Cette zone de transition vers le français, qu'on appelle le Croissant, englobe aussi la frange nord du domaine limousin. Voir aussi l'article bourbonnais.
- le sud-auvergnat (ou haut-auvergnat) dans le Cantal et la Haute-Loire (avec des zones de transition vers le languedocien dans l'ouest de l'Ardèche et la Lozère).
La thèse selon laquelle l'auvergnat serait une langue indépendante, distincte de l'occitan, a trouvé quelque écho parmi les linguistes, et notamment parmi les spécialistes de la linguistique romane. Elle serait plus particulièrement défendue par les partisans de la norme bonnaudienne qui a été développée spécifiquement pour une langue.
Orthographes
L'auvergnat est principalement écrit sous trois écritures assez concurrentes.
- La norme néo-classique, inventée par Louis Alibert propose un système convergent entre l'auvergnat et les autres dialectes d'oc, qui refuse tous les particularismes auvergnats à l'exception de la palatalisation cha.
- La norme bonnaudienne ou écriture auvergnate unifiée (EAU) est apparue en 1973. Elle est une rupture volontaire avec la norme classique. Son principal promoteur est Pierre Bonnaud, qui dirige le Cercle Terre d'Auvergne. Ce système propose une norme exclusivement centrée sur l'espace auvergnat.
- La graphie moderne, utilisée depuis l'an 1600, est considérée comme la continuation de la graphie de l'époque classique mais en tenant compte du changement de prononciation des voyelles.
Avant 1600 on écrivait: "l'amor es fort e poderos" Après 1600 on écrit : "l'amour es fort e pouderous".
- ↑ Enquête de l'IFOP en 2006 pour le compte de l'Institut d'études occitanes de la Région Auvergne ou A Peu Près.