Provocation
La provocation est le principal argument du nihiliste pour étayer ses propos.
Il est aisé d'en comprendre les raisons. En tant que forme argumentative (et c'est là preuve éclatante s'il en est de la supériorité intellectuelle incontestable des adeptes du nihilisme) elle est en effet d'une incomparable efficacité, puisqu'elle prémunit immédiatement son auteur de toute forme d'objection, qui ne pourrait venir que de l'insondable connerie de l'interlocuteur, trop borné pour comprendre qu'il s'agissait là d'une provocation, enfin! et pour tout dire, d'un problème de liberté d'expression, car c'est quand même dingue qu'au pays de Voltaire on ne puisse même pas dire que mort aux juifs, par exemple, merde quoi.
Bref, quiconque s'opposerait à une provocation se dénoncerait immédiatement comme crétin, mais même, n'ayons pas peur des mots, comme nazi, voire comme Hitler lui-même.
Marc-Édouard Minabe y est allé de sa géniale provocation, le public est aux anges.
On notera cependant tout au fond tout au fond, un esprit chagrin qui trouve que dire que les Juifs c'est
du caca de goret n'est pas très joli-joli.